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Incident à la centrale nucléaire du Tricastin

Depuis jeudi soir, les opérations de maintenance sont interrompues dans l'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Un incident est intervenu lors du déchargement d'une partie des barres d'uranium. Elles sont restées accrochées. EDF assure avoir la situation en main, mais les associations anti-nucléaires estiment la situation préoccupante.
Article rédigé par franceinfo
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Les opérations de maintenance ont été suspendues sur le réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) à la suite d'un incident intervenu lors du déchargement d'une partie des barres d'uranium,
a annoncé EDF dans un communiqué. “Un des 157 assemblages combustible” (barres d'uranium) est “resté accroché” à l'intérieur de la piscine du réacteur nucléaire “lors des opérations de déchargement du combustible”, a indiqué EDF.“Dès la détection de cet écart, les opérations de maintenance ont été suspendues pour permettre la résolution de ce problème technique. Le bâtiment réacteur a été fermé de façon préventive et une surveillance continue mise en place”, ajoute le groupe.
_ “La direction de la centrale propose de classer l'événement au niveau 1 de l'échelle INES”" (International Nuclear Event Scale, ndlr), qui compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7.

Un incident similaire intervenu le 8 septembre 2008 sur le même réacteur avait retardé les opérations de maintenance de plusieurs mois. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait à la suite de cet incident demandé à EDF d'“engager des actions particulières dans la surveillance des opérations de rechargement de combustibles des réacteurs nucléaires”. EDF souligne dans son communiqué que son “retour d'expérience” à la suite de ce premier incident lui a “permis d'identifier rapidement l'anomalie”.

“Il faut croiser les doigts pour que l'assemblage ne tombe pas”, a dit un agent de la centrale, craignant pour la sécurité du personnel. “Si un assemblage tombe et que la gaine du combustible se perce, il y aura une bulle qui va se former et on estime que les gens sur place peuvent absorber la dose annuelle (radioactive) autorisée en trois minutes”, a-t-il ajouté.

Selon le réseau d'associations anti-nucléaires Sortir du Nucléaire, la situation est “périlleuse” au Tricastin. “Pour la troisième fois en quelques mois, une barre de combustible se retrouve suspendue au-dessus du réacteur menaçant de causer un accident nucléaire”, dit un communiqué où sont évoqués les deux incidents du Tricastin et un similaire survenu à la centrale de Gravelines (Nord). Pour le réseau Sortir du Nucléaire, il est “stupéfiant” qu'une situation “aussi rarissime que dangereuse” puisse se reproduire. Cela illustre “la rapide dégradation du parc nucléaire français”.

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