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Rejet du projet de loi immigration : "Pas de chasse aux sorcières", défend Sylvain Maillard, alors que neuf députés du camp présidentiel étaient absents lors du vote

"97% de mon groupe était présent", fait valoir le chef de file des députés Renaissance à l'Assemblée nationale. Selon lui, ce rejet est juste une volonté "de faire tomber le gouvernement".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sylvain Maillard, député de Paris et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Il n'y aura pas de majorité pour voter une motion de rejet", déposée par les écologistes, assurait Sylvain Maillard lundi 11 décembre sur franceinfo. C'est pourtant ce qui s'est produit quelques heures plus tard. 270 députés ont voté pour, 265 contre. Ainsi, le texte porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été rejeté avant même d'avoir été examiné à l'Assemblée nationale. Du jamais-vu depuis 25 ans.

Pour l'éviter, Matignon avait pourtant demandé aux ministres d'annuler tout déplacement pour que tous les députés soient présents dans l'hémicycle. Mais neuf députés du camp présidentiel étaient malgré tout absents lundi lors du vote de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration, déposée par les écologistes. Il n'y a "pas de chasse aux sorcières", défend mardi 12 décembre sur France Inter, Sylvain Maillard, député de Paris et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale. 

Le vote s'est joué à cinq voix

Neuf députés étaient absents sur les bancs de la majorité alors que le vote s'est joué à cinq voix près : cinq Renaissance, trois du MoDem et un Horizons. "97% de mon groupe était présent", tient à souligner Sylvain Maillard. "Depuis six ans et demi que nous sommes en responsabilité, il n'y a jamais eu autant de députés présents à un moment précis pour faire un vote", assure le chef de file des députés Renaissance au Palais-Bourbon. Il a expliqué sur France Inter que certains députés absents "avaient des rendez-vous médicaux" avant de s'interrompre ne souhaitant "pas plus entrer dans le détail".

Sylvain Maillard estime que ce revers pour le gouvernement a une autre explication : "Nous sommes en majorité relative, ce sont les Français qui l'ont choisi", rappelle-t-il avant d'ajouter : "Quand toutes les oppositions, qui n'ont rien à voir, s'unissent ensemble, oui, nous perdons." Comme le ministre de l'Intérieur, Sylvain Maillard reconnaît que le vote de cette motion de rejet est "un échec" pour la majorité présidentielle.

Le député dénonce "l'irresponsabilité des oppositions" qui "ont refusé de discuter de l’immigration alors qu'elles ont déposé bon nombre d’amendements". 2 600 devaient être discutés dans l'hémicycle. "C'est notre rôle, nous sommes parlementaires, pour voter un texte qui correspond au désir des Français", regrette-t-il. Le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale dénonce "des oppositions dingues" lors du vote lundi. "Sandrine Rousseau qui vote avec Éric Ciotti, Mathilde Panot avec Marine Le Pen", énumère-t-il, ironique. Selon Sylvain Maillard, les partis d'opposition, de La France insoumise au Rassemblement national, "se sont ligués" dans le seul but "d'embêter, de faire tomber le gouvernement".

Le gouvernement va devoir décider mardi de l'avenir de son projet de loi immigration. Trois options sont possibles : l'abandon pur et simple du texte, le renvoyer devant le Sénat ou enfin, le soumettre à Commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs. Les trois groupes du camp présidentiel à l'Assemblée nationale (Renaissance, MoDem et Horizons) appellent à ne pas retirer le projet de loi immigration. "C'est le travail de la Première ministre de trouver les voies de passage pour que dans les semaines qui viennent, nous puissions adopter ces mesures attendues par les Français."

Le gouvernement n'ayant qu'une majorité relative sur laquelle s'appuyer à l'Assemblée, Sylvain Maillard estime "qu'il faut avoir des textes plus courts avec un seul objet politique". Faut-il scinder le projet de loi immigration ? "Je n'en sais rien", répond le chef de file des députés Renaissance. Mais c'est une piste envisageable pour au final obtenir "ces deux grandes mesures", "voulues par les Français", à savoir "mieux expulser les délinquants" et "mieux intégrer les étrangers qui viennent travailler dans les métiers en tension".

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