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Création d'une carte de séjour pour les professionnels de santé : trois questions sur les médecins étrangers en France ?

En raison des difficultés de recrutement dans le secteur, le gouvernement veut créer une nouvelle carte de séjour destinée aux professionnels de santé, afin d'attirer notamment des médecins étrangers.

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Il y a 30 000 médecins étrangers en France, soit environ 15% des effectifs totaux. Photo d'illustration. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Le gouvernement va présenter en janvier 2023 son projet de loi sur l'immigration, l'exécutif veut notamment créer un titre de séjour pour "les métiers en tension" et mettre en place une carte de séjour pour les professionnels de santé. L'objectif pour le gouvernement est d'attirer des médecins étrangers "quelle que soit leur spécialité" et de répondre au besoin de recrutement dans ce secteur en difficulté. 

1 Combien y a-t-il de médecins étrangers aujourd'hui en France ? 

Aujourd'hui, on compte un peu plus de 25 000 médecins étrangers, qu'ils soient européens ou extra-européens, inscrits au conseil de l'Ordre. Un chiffre qui est quasiment deux fois plus important qu'il y a 15 ans. À ce total, il faut aussi rajouter 5 000 médecins supplémentaires qui ne sont pas inscrits à l'Ordre. Ceux qu'on appelle les Padhue, pour Praticiens étrangers à diplôme hors Union européenne, que l'on trouve dans les hôpitaux et qui exercent sous la tutelle d'un autre médecin. Cela fait donc environ 30 000 médecins étrangers, inscrits ou non-inscrits, soit environ 15% des effectifs totaux en France.

2 D'où viennent ces médecins étrangers ? 

Une petite moitié vient de pays de l'Union européenne. Par exemple, si on regarde dans le détail parmi les médecins étrangers généralistes : environ un tiers vient de Roumanie, ensuite de la Belgique, de l'Espagne, l'Allemagne ou l'Italie, qui eux représentent à peu près 25% des effectifs. Puis l'autre moitié des généralistes étrangers vient de pays hors UE. La plupart du temps d'Algérie, ensuite du Maroc, de Madagascar ou encore la Syrie. Et contrairement à une idée reçue, ces médecins généralistes étrangers ne viennent pas forcement pour lutter contre les déserts médicaux. D'après les données du conseil de l'Ordre, ils s'installent principalement dans les grandes villes : Paris, Bordeaux Toulouse ou encore Strasbourg.

3 Quel est le statut aujourd'hui de ces praticiens ? 

Cela dépend. C'est plus simple pour ceux qui viennent d'un pays de l'Union européenne. Ils bénéficient d'une reconnaissance automatique de leurs qualifications. Le conseil de l'Ordre des médecins va seulement vérifier leur niveau de maitrise de la langue française. En revanche, pour les médecins diplômés en dehors de l'Union européenne, il s'agit plutôt d'un parcours du combattant. C'est le cas pour les 5 000 Padhue qui travaillent à l'hôpital. Ils sont confrontés à de longues procédures administratives, puis ils doivent passer des concours ou les places sont chères. Le titre de séjour que le gouvernement veut créer devrait leur faciliter la vie mais en attendant, ils continuent d'exercer à des salaires bien inférieurs à ceux de leurs collègues européens. 

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