Bruxelles veut une nouvelle loi pour faciliter l'expulsion des migrants : un eurodéputé écologiste dénonce une Europe "sous pression de l'extrême droite"

Damien Carême, député européen LFI déplore "une surenchère" qui n'a "aucun sens" après l'annonce d'une nouvelle loi pour faciliter l'expulsion des migrants illégaux en Europe.
Article rédigé par franceinfo
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L'eurodéputé LFI Damien careme, le 16 mars 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Non", l'Union européenne n'a pas besoin d'une nouvelle loi en matière d'immigration, explique mardi 15 octobre sur franceinfo Damien Carême, député européen du groupe LFI et ancien maire de Grande-Synthe dans le Nord. Poussée par plusieurs Etats membres, dont la France et l'Allemagne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé lundi 14 octobre une nouvelle loi pour faciliter l'expulsion des migrants illégaux.

"On est face à énormément de crises, climatique, financière, économique et plus ces crises-là augmentent, plus on se sert de la migration comme un bouc émissaire pour attirer l'attention sur la question migratoire", or c'est "loin d'être le sujet de préoccupation des Européennes et des Européens", avance Damien Carême.

Une Europe "à la botte de l'extrême droite"

Il dénonce "une Europe qui est sous la pression de l'extrême droite et des droites nationalistes. On vient d'adopter en avril dernier un pacte asile et migration. Il n'est même pas encore en œuvre qu'on demande déjà à le changer." Il y a "une surenchère des lois sur la migration qui n'a aucun sens et qui ne résoudra rien". Un sommet européen est prévu jeudi 17 et vendredi 18 octobre à Bruxelles, où cette question sera évoquée dans un contexte de montée de l'extrême droite en Europe. "Comme en France, l'Europe est à la botte de l'extrême droite et tous les gouvernements qui demandent qu'on fasse évoluer ces lois, ont la droite et l'extrême droite en soutien. Il n'y a pas par exemple l'Espagne où c'est la gauche qui gouverne", explique l'eurodéputé.

La Commission entend "rationaliser efficacement le processus de retour". Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d'effet dans l'UE. "Est-ce qu'on peut renvoyer des personnes dont la plus grande majorité vient d'Afghanistan, de Syrie ? Non", répond, l'eurodéputé écologiste. "On a été capables d'accueillir huit millions d'Ukrainiens en quelques mois en Europe, en leur ouvrant le marché du travail, du logement, de la santé sans que ça pose aucun problème", argumente Damien Carême.

Selon lui, on est capables d'accueillir "quelques dizaines de personnes par an en attendant que la situation dans ces pays [Syrie, Afghanistan] s'améliore pour que ces personnes puissent repartir après. Le problème ce sont les conditions d'accueil" qui ne sont pas dignes pour éviter que "ça commence à énerver la population de voir des gens dormir sous les ponts ou maltraités dans la rue".

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