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Hollande à Bordeaux : nouveau pont et décentralisation

Pour inaugurer le plus grand pont levant d'Europe, le président de la République est allé à Bordeaux ce samedi. Le tout nouveau pont Chaban-Delmas lui a aussi permis de défendre sa future loi sur la décentralisation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Regis Duvignau Reuters)

C'est un pont levant sur la Garonne, à la sortie aval de la ville de Bordeaux. Ses quatre pylones - hauts de 77 mètres - sont désormais visibles quand on se promène sur les quais de la ville. Baptisé Chaban-Delmas, du nom de l'ancien maire de la capitale aquitaine, le pont Bacalan-Bastide (du nom des quartiers qu'il relie) a été inauguré en grande pompe républicaine ce samedi.

En effet, aux côtés du maire UMP de Bordeaux Alain Juppé, des présidents socialistes de la région Aquitaine Alain Rousset et de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) Vincent Feltesse, le président de la République François Hollande a participé à l'inauguration de ce qu'il a qualifié de "très belle réussite technique " devant la foule massée le long des quais. Et il a rendu hommage à l'ancien maire de Bordeaux et Premier ministre de Georges Pompidou, chantre de la décentralisation.

Vieux gréement inaugurant la "levée" du tablier central, grand feu d'artifice la nuit précédente, ouverture exceptionnelle au public, rien n'était trop beau pour l'ouverture de ce "lien entre les rives ". Car, selon les mots du président de la République : "Un nouveau pont, c'est toujours un événement ".

A Bordeaux, avant sa mise en oeuvre, le pont Bacalan-Bastide était devenu une sorte de serpent de mer. Des années qu'il en était question, mais rien de nouveau à l'horizon. La ville, qui s'étend de part et d'autres de la Garonne, ne possède que deux ponts "intra-muros", auxquels s'ajoutent ceux de la rocade, le pont d'Aquitaine et celui François Mittérand, de chaque côté de l'agglomération.

Exemple de coopération entre les territoires

En 1999, la décision est prise d'ajouter un nouveau franchissement au fleuve, mais il faudra dix ans pour que les travaux commencent. Débats, recours, concertations... Finalement, le pont "levant" voit le jour, "levant" afin de laisser les hauts bateaux (paquebots et autres vieux gréements) accéder à la ville. C'est le troisième du genre en France après Rouen et Brest, et le plus grand d'Europe.

Quelques 560.000 heures de travail plus tard, et voilà l'inauguration. Pour François Hollande, le pont Chaban-Delmas est "l'exemple même " de la coopération entre les territoires qu'il prône à travers sa future loi sur la décentralisation. Le président a profité de la tribune et de l'occasion pour appeler de ses voeux une accélération de la prise de décision publique, afin que les territoires soient dotés des moyens d'une action publique plus efficace, plus rapide.

"J'insiste sur le temps. Car celui de la décision publique n'est plus adapté à celui de notre société. Il nous faut réduire les délais, alléger les procédures, hâter les choix. Nous changeons d'époque" (François Hollande sur la décentralisation) 

Et quoi de mieux qu'un pont ayant mis plus de temps à être débattu qu'à sortir de l'eau pour illustrer ce propos? 

Pour Bordeaux, le nouveau pont visera d'abord à régler les problèmes de circulation existant. Des militants souhaitant se faire entendre l'ont rebaptisé "Toussaint Louverture" dans l'après-midi. Ils voulaient marquer le passé atlantique et négrier de la ville, après un week-end de fête, il sera ouvert à la circulation.

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