Violences sexuelles : seules 5% des femmes victimes ont porté plainte en 2021, selon une enquête du ministère de l'Intérieur

L'étude dévoilée jeudi vise à mieux cerner le sentiment d'inquiétude des Français en matière d'insécurité.
Article rédigé par franceinfo
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Des pancartes du collectif fémiiste NousToutes avant un rassemblement contre le violences envers les femmes , le 19 novembre 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Seules 5% des femmes qui se déclarent victimes de violences sexuelles en 2021 ont déposé plainte, d'après une enquête du ministère de l'Intérieur menée par l'Insee, rendue publique jeudi 14 décembre et que franceinfo a pu consulter.

Ces résultats font partie d'une vaste étude menée auprès de plus de 110 000 Français représentatifs de la population. Ils ont été interrogés pour savoir s'ils avaient été victimes d'un fait de délinquance (délit, atteinte aux biens, etc.) ou de violences y compris sexuelles durant l'année 2021. L'idée étant de mieux cerner le sentiment d'inquiétude des Français en matière d'insécurité.

Selon cette enquête, 247 000 personnes déclarent avoir subi des violences sexuelles, 88% sont des femmes et près de 60% ont moins de 25 ans. Au total, 58 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol sur l'année 2021 et la moitié d'entre elles connaissent leur agresseur. Très peu de femmes, 5%, victimes de violences sexuelles sont donc allées porter plainte.

Les victimes pensent que les faits ne sont pas assez graves ou que porter plainte ne sert à rien

L'étude note deux raisons principales à ce taux très faible de plainte. Selon les victimes interrogées dans cette enquête, un quart (25%) pensait que les faits n'étaient pas assez graves, 24% estiment qu'une plainte ne sert à rien et 16% expliquent avoir pensé que leur témoignage ne serait pas pris au sérieux par la police ou la gendarmerie.

Plus largement, en dehors des violences sexuelles, l'étude révèle que la crainte principale des Français est la peur d'être cambriolé. Un Français sur deux s'en inquiète. Viennent ensuite les agressions physiques, un motif d'inquiétude pour 40% des sondés. Il y a 35% qui craignent de subir des injures. Les agressions sexuelles sont un motif d'inquiétude pour 35% des femmes et 6% des hommes.

Enfin, l'enquête note que le sentiment d'insécurité des Français n'est pas toujours décorrélé de la réalité. Par exemple, le sentiment d'insécurité est plus élevé à Paris qu'en milieu rural. Le nombre de personnes qui se déclarent victimes d'agressions ou d'injures est effectivement plus élevé à Paris qu'à la campagne.

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