Violences sexuelles : "On ne veut pas abandonner les victimes", rassure Sébastien Boueilh, le nouveau coprésident de la Ciivise

"On ne ferme pas la page de la Ciivise, au contraire, on la renforce avec de nouvelles missions", assure Sébastien Boueilh, son nouveau coprésident, mercredi 13 décembre sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Sébastien Boueilh, le nouveau co-président de la Ciivise, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, le 22 septembre 2022 à Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

"On ne veut pas abandonner les victimes", rassure mercredi 13 décembre sur franceinfo, Sébastien Boueilh, le nouveau coprésident de la Ciivise, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. "Ce serait très malvenu de ma part, ayant été moi-même victime de viol pendant mon enfance", poursuit-il. Avec la nouvelle coprésidente de la Ciivise, Caroline Rey-Salmon, "on va essayer de mettre en place un réseau national, avec des associations qui peuvent permettre un accompagnement gratuit sur les aspects psychologiques et juridiques, chose qui n'était pas faite aujourd'hui".

Pour Sébastien Boueilh, également fondateur et directeur général de l'association Colosse aux pieds d'argile, "il faut se satisfaire qu'elle (la Ciivise) soit maintenue". Désormais, la Commission "va passer dans une phase opérationnelle", "par le biais de formations" et va "remettre l'enfant au milieu des débats". Auparavant, "la mission était d'écouter des adultes d'aujourd'hui, victimes hier, quand ils étaient mineurs. On parle de victimes avant l'an 2000", explique le coprésident. Maintenant, "nous souhaitons écouter les victimes mineures d'aujourd'hui, qui ont parlé, pour identifier ce qui a permis de libérer leur parole, les freins qu'ils ont rencontrés, pour affiner la prévention".

"Je ne prends pas la place" d'Edouard Durand

Sur les 82 préconisations rendues lors du bilan de la Ciivise, "le gouvernement s'en est saisi", assure Sébastien Boueilh. "Plus de la moitié va être mise en place, 20 sont en étude car certaines doivent changer beaucoup de lignes en passant par des décrets". "On sera vigilants à ce que ces préconisations soient consolidées et mises en place", explique-t-il avant d'ajouter qu'"on ne ferme pas la page de la Ciivise, au contraire, on la renforce avec de nouvelles missions".

Le nouveau coprésident a également réagi sur ce changement de binôme et notamment le remplacement du juge Edouard Durand. "C'était son bébé", évoque-t-il en parlant de la Ciivise pour le juge. "C'est regrettable que ça prenne cette tournure", glisse-t-il, avouant comprendre cette situation par rapport à "l'investissement qu'il (Edouard Durand) a eu à la Ciivise". Sébastien Boueilh prévoit de l'appeler pour échanger : "Ce n'est pas ma décision, je ne lui prends pas sa place", affirme-t-il.

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