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Signalement en ligne des violences faites aux femmes: "Il faut de la formation et de la spécialisation" estime un syndicat de policiers

Pour le secrétaire général du syndicat de police SGP-FO, Yves Lefèvre, il y a un besoin de formation au sein des forces de l'ordre et une nécessaire féminisation des unités qui doivent prendre en charge des victimes de violences.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration d'un policier devant les locaux de l'Hôtel de police de Marseille.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Emmanuel Macron doit annoncer, samedi 25 novembre dans un discours, une série de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes. Parmi ces mesures, doit figurer le signalement en ligne pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui doit leur permettre, à distance, de se renseigner auprès d'interlocuteurs dans les commissariats ou les gendarmeries pour connaître les démarches à entreprendre.

Une "très bonne chose" en perspective pour Yves Lefèvre, secrétaire général du syndicat de police SGP-FO, invité de franceinfo samedi, qui plaide pour "de la formation et de la spécialisation" des policiers chargés de prendre les plaintes.

"Il faut que le ministère de l'intérieur puisse former des collègues policiers"

Pour lui, la difficulté de recueillir la parole des jeunes femmes victimes de violences sexuelles tient d'abord dans "la surcharge considérable de la procédure pénale". "Ces jeunes femmes qui arrivent en souffrance doivent impérativement pouvoir dénoncer ces faits ô combien odieux", estime Yves Lefèvre, mais arrivent dans des commissariats saturés, selon le représentant syndical.

Pour Yves Lefèvre, la possibilité de faire des signalements de harcèlement ou d'agressions sexuelles est une "très bonne chose". "Cela va éviter le traumatisme de l'attente et parfois le traumatisme de l'expression avec mes collègues qui sont complètement submergés, et qui n'auront pas toujours l'oreille attentive, la capacité, et la formation pour le faire. Il faut que le ministère de l'Intérieur puisse former des collègues policiers, pas tous officiers de police judiciaire au demeurant, qui pourront analyser derrière", justifie-t-il. "C'est une impérieuse nécessité", insiste Yves Lefèvre.

"Il faut de la formation et de la spécialisation"

Le signalement en ligne "est un plus : il faut que ces signalements puissent arriver sur des unités spécialisées de nos services d'investigation, et je pense notamment aux services de protection des familles, ce qu'on appelait communément des brigades des mineurs. On a élargi leurs compétences aux cas de violences conjugales et de violences faites aux femmes", complète-t-il.

Il faudrait aussi, selon Yves Lefèvre "plus de moyens" et notamment "des unités spécialisées", avec "des changements de mentalité". Avec la formation comme "urgence" : "On l'a dit à Gérard Collomb, dans un tout autre contexte, celui de la prévention des suicides : il faut de la formation et de la spécialisation", explique-t-il. "Je pense surtout que ce sont des unités qu'on doit féminiser", conclut-il.

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