La moitié des étudiantes en pharmacie déclarent avoir subi du harcèlement sexuel pendant leurs études
Les jeunes femmes sont deux fois plus concernées que leurs homologues masculins par les remarques, harcèlement et agressions sexuelles, d'après l'Association nationale des étudiants en pharmacie.
Des constats "affligeants et déplorables", résume le président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie (Anepf), Numan Bahroun. Une enquête, publiée mercredi 2 février par l'organisation, révèle l'ampleur du harcèlement sexuel que vivent les étudiantes dans cette filière.
Selon ce document, 48% des futures pharmaciennes interrogées disent avoir subi du harcèlement sexuel dans le cadre de leurs études. Plus d'une sur deux (55%) déclare avoir fait l'objet de remarques sexistes, et 27% rapportent une agression sexuelle, principalement lors de soirées étudiantes. L'enquête, menée entre novembre et décembre 2021 auprès de 2 103 étudiants en pharmacie, souligne également que les femmes sont deux fois plus touchées par ces comportements que les hommes.
"Poids des traditions" et "effet de mimétisme"
Théo Vitrolles, porte-parole de l'Anepf, s'étonne aussi de retrouver un tiers d'étudiantes harcelées dans les officines, où "on ne s'attendait honnêtement pas à retrouver ce genre de violences". Pas de stupéfaction en revanche à l'hôpital, où les résultats "choquants" (28% d'étudiantes harcelées) font écho aux conclusions similaires d'une enquête réalisée début 2020 par l'association des étudiants en médecine (Anemf).
"Ces violences sont plus répandues dans le milieu de la santé que dans les autres filières universitaires", ajoute le porte-parole de l'Anepf. Il explique cette différence par le poids des "traditions" et par un "effet de mimétisme" favorisé par un apprentissage "en vase clos". Le président de l'Anepf a affirmé sa "volonté de briser l'omerta".
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