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Discrimination, harcèlement... Onze dirigeants de Nike quittent l'entreprise après une enquête lancée par des employées

Cette enquête a révélé des comportements abusifs de la part de certains managers et une culture d'entreprise "macho".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Entrée principale du siège de Nike, à Beaverton (Oregon, Etats-Unis), le 22 mars 2018. (NATALIE BEHRING / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

L'équipementier Nike est confronté à un exode sans précédent au sein de sa direction, à la suite de témoignages d'employés, en majorité des femmes, qui dénoncent un environnement "toxique" marqué par les discriminations et les situations de harcèlement moral et sexuel. Cinq managers de haut rang ont tout récemment quitté l'entreprise, portant à onze le nombre de départs depuis le mois de mars. Parmi eux, Trevor Edwards, président de la marque Nike, considéré comme le successeur naturel de Mark Parker, actuel PDG du groupe.

Tout est parti du ras-le-bol d'un groupe de salariées, qui a mené une enquête auprès des salariés et mis au jour des abus et des inégalités hommes-femmes en matière de promotion, raconte le New York Times (en anglais). Cette enquête, qui rassemblait les témoignages d'employés femmes et hommes, dénonçait de façon générale la culture "macho" de l'entreprise, une sorte de "boys club", et l'inertie du département des ressources humaines. Elle révèle notamment que les femmes sont "largement exclues de la cruciale division basketball" du groupe, selon le New York Times.

Insultes et commentaires sexistes

Sorties de bureau entre collègues se terminant dans des clubs de strip-tease, managers masculins se vantant d'avoir des préservatifs dans leur sac, baiser forcé, commentaires sur les seins d'une salariée, remarques désobligeantes et humiliantes…  Une employée a confié au New York Times que son supérieur hiérarchique l'avait traitée de "salope stupide", mais n'avait pas été sanctionné malgré le fait qu'elle avait rapporté l'incident à la DRH.

Aucun des prestigieux ambassadeurs de Nike (les joueuses de tennis Serena Williams et Maria Sharapova, le basketteur LeBron James, le footballeur Cristiano Ronaldo) ne s'est encore exprimé sur le sujet. Mais cette affaire est un cinglant revers pour Nike, qui s'est donné une image "cool", progressiste et de défenseur des valeurs d'égalité et de justice.

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