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Le concert du rappeur Black M lors des commémorations de la bataille de Verdun est annulé par la mairie

Le maire socialiste explique craindre des troubles à l'ordre public. Le Front national s'était opposé au choix du rappeur, dont certains textes ont fait polémique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le rappeur français Black M lors d'un concert à Bruxelles (Belgique), le 19 août 2015. (OLIVIER GOUALLEC / CITIZENSIDE / AFP)

Le très polémique concert de Black M, en marge des commémorations du centenaire de la bataille de Verdun (Meuse), dimanche 29 mai, n'aura finalement pas lieu. La mairie socialiste de la commune a annoncé son annulation, vendredi 13 mai. Le choix du rappeur, dont certains textes ont fait polémique, était très critiqué, notamment par des élus d'extrême droite.

Des appels menaçants à la mairie

Pour justifier sa décision, le maire de Verdun, Samuel Hazard, explique avoir été averti par les services de l'Etat de "risques forts de troubles à l’ordre public" si le concert avait lieu. "Je pense que la polémique va retomber, mais je ne peux pas prendre le risque", explique le maire, cité par L'Est Républicain.

Il estime "qu'une polémique d’ampleur sans précédent a été orchestrée", et explique avoir été menacé physiquement dans des appels insultants qui ont afflué à la mairie de Verdun. "Nous assistons à un déferlement de haine et de racisme", poursuit-il.

Une subvention publique retirée

Le concert, organisé à l'occasion de la commémoration du centenaire de la bataille de Verdun, une des plus sanglantes de la première guerre mondiale, doit réunir des milliers de jeunes, ainsi que François Hollande et Angela Merkel. Mais il ne faisait pas partie de l'hommage officiel aux soldats. Jeudi, la mission du Centenaire, chargée d'organiser les commémorations, a annoncé qu'elle n'accorderait pas la subvention de 67 000 euros prévue par l'organisation du concert.

La mission a affirmé que l'agglomération de Verdun était responsable du choix de Black M, ce qu'affirmait aussi le secrétariat d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, mercredi : "Ce n'est ni l'Etat, ni le gouvernement, ni le président de la République qui ont choisi tel ou tel chanteur". "Le nom a été proposé par l'Etat !", assurait de son côté Samuel Hazard. "Finalement, j’ai été lâché, regrettait-il vendredi. La déception va être grande chez les jeunes."

Une plainte déposée par un descendant de poilu

Dans un morceau de son très populaire groupe, Sexion d'Assaut, en 2010, Black M désignait la France comme un "pays de kouffar", un terme péjoratif désignant les mécréants en arabe. La même année, le groupe avait présenté ses excuses après s'être défini comme "100% homophobe" dans une interview, expliquant ne pas connaître la définition du terme. Des textes du groupe ont aussi été accusés d'homophobie (notamment ce passage : "Je crois qu'il est grand temps que les pédés périssent. Coupe-leur le pénis, laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique"). Depuis, Black M s'est lancé dans une carrière solo avec des morceaux plus lisses. En 2015, il a cependant repris un morceau de Doc Gynéco dans lequel il emploie le terme antisémite "youpins".

Ces derniers jours, Marion Maréchal-Le Pen, Stéphane Ravier, Robert Ménard et Florian Philippot, entre autres personnalités d'extrême droite, avaient demandé l'annulation du concert. Jeudi, un petit-fils de poilu avait déposé plainte, demandant à la justice de suspendre l'événement.

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