La vie quotidienne à l'épreuve de la guerre : le Conseil d'État publie une centaine d'avis inédits rendus entre 1914 et 1918
Ces avis portent sur des questions concrètes du quotidien, qui se sont posées alors que les hommes étaient mobilisés au front.
Le Conseil d'État a publié, mardi 18 décembre, 122 avis inédits rendus au gouvernement entre 1914 et 1918, dont 99 l'ont été pendant la Première Guerre mondiale. "Une source pour la recherche historique et juridique", sortie des archives du Conseil d'État, selon l'institution.
Inédits jusqu'ici, ces avis évoquent pudiquement les "circonstances actuelles" et concernent surtout des situations liées à la guerre, au statut des militaires, à l'organisation des pouvoirs publics ou à l'Outre-mer et aux colonies, mais certains reflètent aussi la vie des Français pendant la Grande Guerre.
Des questions de vie quotidienne chamboulée par la guerre
Dès le mois d'août 1914, les ministres ont consulté le Conseil d'État sur des questions concrètes du quotidien. Le ministre de l'Intérieur demande par exemple qui doit s'occuper de la vie communale quand le maire, ses adjoints et ses conseillers sont mobilisés au front. Le Conseil d'État répond alors que le préfet peut nommer un délégué ou que le gouvernement peut convoquer de nouvelles élections.
En 1917, c'est le ministre des Finances qui s'interroge sur la pension à donner à une veuve dont le mari est mort au combat avant la célébration officielle de son mariage. Le rapporteur répond qu'il peut verser la même que si le mari n'était pas décédé.
Les avis de l'époque, une centaine au total, n'ont pas été numérisés mais seulement scannés et publiés dans leur état d'origine. Ils sont écrits à la main, à la plume, souvent raturés ou annotés et parfois difficilement déchiffrables. Ils sont consultables sur la base des avis du Conseil d'État, ConsiliaWeb. Le Conseil d'État n'a pas interrompu son travail consultatif pendant la guerre mais son fonctionnement a été modifié. En 1914 notamment, l'institution a dû déménager quelques mois à Bordeaux avant de réinvestir ses locaux parisiens.
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