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Forum de Paris sur la paix : ce qu'il faut retenir des discours de Macron, Merkel et Gutteres

Lors de cet événement, dans la grande halle de La Villette, le président français, la chancelière allemande et le secrétaire général de l'ONU ont appelé à retenir les leçons de l'Histoire. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le sécrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres au Forum pour la paix dans la halle de La Villette, à Paris, le 11 novembre 2018. (THOMAS SAMSON / AFP)

Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement ont convergé, dimanche 11 novembre à Paris, pour marquer le centenaire de l'armistice de la guerre de 14-18 et participer à un forum international sur la paix, dans la grande halle de La Villette. Un évènement organisé par Emmanuel Macron. 

Le président français et son homologue allemande, Angela Merkel, ont plaidé pour un multilatéralisme fort, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a alerté contre un "engrenage" semblable aux années 1930. Voici ce qu'il faut retenir de leurs discours. 

Emmanuel Macron : "Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes"

En propos liminaire pour inaugurer ce Forum sur la paix, qui "a vocation à se reproduire chaque année", le président français a fait appel à l'Histoire pour mettre le monde en garde contre le retour du nationalisme qui a mené aux deux guerres mondiales au 20e siècle. 

Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que tous ceux qui sont tombés il y a cent ans, comme le disait Clemenceau, ont des droits sur nous.

Emmanuel Macron, président français

lors du forum de la paix

"Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l'antisémitisme, l'extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent", a assuré Emmanuel Macron. "L'Histoire retiendra sans doute une image, celle de 84 chefs d'Etat et de gouvernement (et dirigeants d'organisations internationales) réunis, alors qu'hier ils représentaient des nations belligérantes, réunis sous l'Arc de triomphe dans la paix", a ajouté le président français dans cette brève allocution d'accueil.

"Mais ce qui demeure incertain pour l'avenir, c'est la façon dont sera interprétée cette image. Sera-t-elle le symbole éclatant d'une paix durable entre les nations, ou au contraire la photographie d'un dernier moment d'unité, avant que le monde ne sombre dans un nouveau désordre?", a-t-il questionné. "Et cela ne dépend que de nous".

Angela Merkel : "La Première Guerre mondiale nous a montré les conséquences funestes de l'isolationnisme"

La  chancelière allemande a ensuite ouvert la première édition de ce forum. A la tribune, Angela Merkel a défendu l'"action commune" et la coopération internationale.  Elle a exprimé son "inquiétude d'être de nouveau face à un nationalisme à œillères, qu'on recommence à agir comme si on pouvait purement et simplement ignorer nos engagements réciproques".

Nous voyons bien que la coopération internationale, l'équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres et que même le projet européen de paix est de nouveau mis en question.

Angela Merkel, chancelière allemande

lors du forum de la paix

"Les défis, les menaces pour nous aujourd'hui, généralement nous ne pouvons pas les relever et les résoudre sur un plan national donc nous devons nous prononcer pour cette action commune", a-t-elle souligné. "La Première Guerre mondiale nous a montré les conséquences funestes de l'isolationnisme. S'il y a 100 ans, l'isolement n'était déjà pas une solution, comment voulez-vous que l'isolement soit une solution aujourd'hui dans un monde totalement en réseaux ?", s'est interrogée Angela Merkel. 

Antonio Guterres : "Bien des éléments aujourd'hui me semblent emprunter aux années 30"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pris la parole juste après la chancelière allemande. Il s'est lui aussi inquiété de la montée du nationalisme et du populisme et a de son côté mis en garde contre un "engrenage" géopolitique semblable à celui qui mena à la Première Guerre mondiale et aux conséquences funestes du nationalisme des années 1930. "Bien des éléments aujourd'hui me semblent emprunter et au début du 20e siècle, et aux années 30, laissant craindre un engrenage invisible", a-t-il déclaré.

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