Guadeloupe : tristesse et colère aux obsèques de Jacques Bino
Vêtu d’un tee-shirt noir, Elie Domota, le leader du LKP à l’origine de la grève générale lancée il y a plus d’un mois en Guadeloupe, a harangué l’assistance avant le début des obsèques : "Nous sommes dans la tristesse et dans la colère. L’heure est toujours à la mobilisation, il nous faut continuer pour avoir de meilleures conditions de vie et de meilleurs salaires", a lancé leader syndical.
La cérémonie religieuse s’est déroulée dans le gymnase de Petit-Canal à une trentaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre. Elle a été accompagnée de nombreux chants en créole et suivie, à l’intérieur du gymnase comme à l’extérieur, par une foule nombreuse. La Guadeloupe et plusieurs milliers de ses habitants sont venus rendre un dernier hommage à Jacques Boni, ce syndicaliste tué par balle à proximité d’un barrage, dans la nuit de mardi à mercredi.
Le corps du fonctionnaire des impôts, âgé de 48 ans, était exposé dans son cercueil ouvert, avec à ses côtés son épouse habillée de blanc et son fils de huit ans. A la fin de la cérémonie, le corps a été transporté entre deux haies de fleurs et de drapeaux des syndicats, avant d’être inhumé dans le petit cimetière communal.
"Souvenons-nous de la Révolution !" (Royal)
Dans l’assistance, le président PS du conseil régional Victorin Lurel, ou encore la socialiste Ségolène Royal, venue tout spécialement sur l’ile. Arrivée hier, l’ancienne candidate à la présidentielle a mis en garde le gouvernement contre toute "stratégie de pourrissement". Et réclamé la présence de François Fillon à la table des négociations.
"Quand des parents n'arrivent plus à donner à manger à leurs enfants, en général, ça va mal finir. Souvenons-nous de la Révolution française !", a lancé Ségolène Royal, après avoir rencontré Elie Domota qui n’a toutefois pas tenu à s’afficher avec la présidente de Poitou-Charentes.
Interrompues avant le week-end, les négociations doivent reprendre ce lundi à 16h (heure de métropole) entre le patronat et le LKP. Les discussions avaient achoppé sur le montant de l’augmentation salariale : là où les grévistes réclament 200 euros nets pour tous, le patronat proposait entre 50 et 70 euros.
Gilles Halais avec agences
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