Guadeloupe: possible accord entre le LKP et le patronat
Après plus de 20 heures de négociations salariales organisées à huis clos ce week-end entre le patronat et le Lyiannaj kont pwofitasyon (LKP, "Collectif contre l'exploitation outrancière"), les deux parties semblent s'être entendues sur l'une de principales revendications des grévistes, à savoir l'augmentation des salaires.
Ce préaccord prévoit une augmentation de 200 euros pour les salariés percevant jusqu'à 1,6 fois le Smic, c'est à dire quelques 45.000 salariés selon le patronat. Pour ceux rémunérés au-dessus de 1,6 fois le Smic, l'augmentation serait de 3%, à négocier entreprise par entreprise ou dans les branches.
Le patronat est d'accord sur le principe mais a fait ses calculs. Ces augmentations salariales représenteraient un coût d'environ 108 millions d'euros. Pour y faire face, il exige un coup de pouce de l'Etat en demandant notamment des exonérations de charges.
Une note en ce sens doit être transmise aux services du Premier ministre par le secrétaire d'Etat chargé de l'Outremer, Yves Jégo, "installé" en Guadeloupe depuis une semaine.
Cet accord pourrait aussi apaiser les tensions en Martinique, qui dans le sillon de la contestation sociale en Guadeloupe, est entrée dans son troisième jour de grève ce dimanche. Et la mobilisation prend de l'ampleur. Ce matin, des dizaines de grevistes ont contraint plusieurs grandes surfaces de Fort-de-France à fermer leurs portes.
Selon les négociateurs guadeloupéens, la balle est donc maintenant dans le camp de Matignon. Car sans engagement de l'Etat sur les exonérations de charges demandées, le patronat ne signera pas l'accord. Et sans accord, peu d'espoir de trouver une issue favorable à la grève.
Cécile Mimaut, avec agences
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