Guadeloupe : Le LKP attend la reprise des négociations et maintient la pression
Le collectif intersyndical LKP, qui mène la mobilisation dans l'île depuis le 20 janvier, avait annoncé la reprise des discussions hier dans la matinée, mais le préfet Nicolas Desforges a affirmé qu'"aucune réunion plénière" n'aurait lieu mardi car "seuls le préfet et les médiateurs ont la maîtrise de la date et de l'heure des réunions de négociation".
Finalement, les discussions devraient reprendre aujourd'hui à 11h00 (16H00 à Paris) à la capitainerie de Pointe-à-Pitre. En attendant, le LKP entend bien maintenir sa revendication d’une hausse des salaires de 200 euros, conforté dans cette démarche par une proposition de l'Union des chefs d'entreprises guadeloupéens (UCEG) (voir article associé).
Pour le LKP, la balle est maintenant dans le camp du gouvernement, et pas question de relâcher la pression. L’un des dirigeants du collectif contre l'exploitation outrancière Jean-Marie Nomertin, a ainsi exhorté les militants à "une amplification maximum de la grève jeudi ".
Un mouvement "justifié" (sondage)
Le mouvement syndical reçoit une large approbation en métropole. Près de huit Français sur dix (78%) trouvent justifié le mouvement social qui paralyse la Guadeloupe depuis plus d'un mois, selon un sondage BVA pour Orange, L'Express et France-Inter publié mardi (voir article associé).
Pourtant, sur l'île, la situation n'est pas simple et certains vivent de plus en plus difficilement une grève qui leur apparaît imposée par le syndicat unitaire. Mais ceux là, on les entend peu, les médias étant "gentiment" tenus à l'écart des discours discordants. Lorsqu'un des envoyés spéciaux de France Info tente de réaliser l’interview, en place publique, d’une mère de quatre enfants excédée par la grève, il est aussitôt interrompu par un militant du LKP qui lui demande d'arrêter "gentiment". Peu après un autre membre du collectif interviendra, plus menaçant, pour prévenir : " Tu n’as pas enregistré ? Sinon, fais attention à toi ".
Violences à Fort-de-France
En Martinique voisine, les négociations sur les hausses de salaires se poursuivent en préfecture. Mais après trois semaines de grève, on relève peu d'avancées. Et dans la rue, la tension monte. Peu avant minuit, des jeunes, pour certains masqués, ont commencé à incendier des pneus et des poubelles renversées dans le centre de Fort-de-France. Plusieurs magasins ont été pillés, trois voitures incendiées.
Ces actes de vandalisme seraient le fait d'une cinquantaine de jeunes venus des quartiers périphériques, qui se déplacent rapidement face à l'avancée des forces de l'ordre. Trois escadrons de gendarmes mobiles ont été rappelés en renfort.
Benjamin Courtadon, avec agences.
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