Grévistes sans papiers : la CGT reçue au ministère de l'Immigration
Ils seraient aujourd'hui 530, selon le décompte de l'association "Droits Devant !" et de la CGT. Originaires de l'Afrique de l'Ouest pour la plupart, travaillant - parfois depuis plusieurs années - en France, et désormais en grève pour réclamer leur régularisation.
Le mouvement, qui a débuté le 15 avril dernier dans le secteur de la restauration parisienne, fait tache d'huile. Aujourd'hui, des salariés d'entreprises de la sécurité, du BTP, du nettoyage, ont eux aussi tombé le masque.
"On va tuer une partie du tourisme"
Autant de secteurs touchés par une pénurie de main d'œuvre. Certaines organisations patronales ont donc décidé de soutenir le mouvement de grève des salariés. L'UMIH, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, estime que la France devrait procéder à au moins 100.000 régularisations : "si on ne les régularise pas, il faut les licencier, donc dans Paris des tas de restaurants seront totalement désorganisés, on va tuer une partie du tourisme", a prévenu le président de l'UMIH André Daguin.
Et l'UMIH n'est pas la seule organisation à soutenir le mouvement : le Parti Communiste, la Ligue Ouvrière, les Verts, la Ligue des Droits de l'Homme, SOS racisme ou encore la secrétaire d'État à la Ville Fadela Amara se sont prononcés pour une régularisation des travailleurs.
_ Côté socialiste, le député Jean-Christophe Cambadélis a proposé à ses collègues parlementaires
"une action de solidarité" avec les grévistes.
Même une intersyndicale des contrôleurs et inspecteurs du travail (CGT-SNU-Sud-CFDT-Unsa) a demandé l'ouverture immédiate de négociations pour faire cesser "l'hypocrisie" de la législation actuelle.
Fin de non-recevoir de la part de Xavier Bertrand
Mais pour le moment, le mouvement se heurte à une fin de non-recevoir. L'association "Droits Devant !", à la tête du mouvement, considère le ministre du Travail Xavier Bertrand comme "le seul et unique interlocuteur", puisque que la grève n'est pas "une histoire d'immigration", mais "d'abord une histoire de travailleurs".
Xavier Bertrand, lui, ne voit pas les choses sous cet angle. Pas question selon lui de régularisation massive. Il réaffirme la position exprimée par le ministère de l'Immigration : c'est "aux préfets d'apprécier au cas par
cas les demandes de régularisation qui lui sont adressées".
Il y aurait en France entre 200.000 et 400.000 étrangers en situation
irrégulière, dont l'immense majorité travaille.
Céline Asselot avec agences
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