Grève des routiers : les barrages aux frontières espagnoles levés

Voilà deux jours qu'aucun camion ne pouvait traverser la frontière au niveau du Perthus. Deux jours que des milliers de poids-lourds étaient bloqués dans l'attente d'une réouverture du poste-frontière. Depuis ce matin, ils peuvent à nouveau circuler : côté français, les routiers ont levé le barrage, repartant vers Perpignan. Côté espagnol, c'est la police qui est intervenue pour déloger les grévistes.

Dans l'autre grand point de passage entre les deux pays, au niveau de Biriatou, sur la façade atlantique, il aura fallu l'intervention des polices espagnole et française pour que la circulation soit rétablie.

Madrid a décidé d'employer la manière forte : 25.000 agents et gardes civils sont chargés, selon le gouvernement, de dégager les routes. Le ministre espagnol de l'Intérieur promet "sanctions, amendes et arrestations".

Il faut dire que plusieurs secteurs d'activité, dans la péninsule ibérique, sont perturbés par le mouvement des routiers.
_ En Espagne, les principaux marchés de gros ne sont quasiment plus livrés en produits frais. Les usines automobiles, qui travaillent à flux tendu et dépendent de livraisons quotidiennes de pièces détachées, sont paralysées.

A l'aéroport de Lisbonne, c'est le ravitaillement en carburant des avions qui a été suspendu. Seuls les vols prioritaires sont donc assurés. Plusieurs chaînes d'hypermarchés portugais ont exprimé leur préoccupation face à la pénurie de produits frais, notamment de lait.

Une grève qui donne lieu à de violents incidents : la nuit dernière, un gréviste espagnol a été grièvement brûlé dans l'incendie de son camion, près d'Alicante. Une quinzaine de grévistes ont été interpellés hier lors d'échauffourées avec la police. Au Portugal, deux camions ont été brûlés et d'autres attaqués à coup de cailloux dans la nuit.