Grève des contrôleurs aériens : fortes perturbations
Si vous devez prendre l'avion cette semaine, mieux vaut contacter votre compagnie aérienne. La recommandation émane de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), après le préavis de grève lancé par cinq syndicats de mardi à vendredi.
Comme les contrôleurs aériens dépendent de la DGAC, le trafic sera très perturbé toute la semaine dans l'espace aérien français. La DGAC a demandé aux compagnies aériennes de procéder à des annulations.
_ Conformément aux prévisions, un vol sur deux est annulé ce mardi à Orly et un sur quatre à Roissy.
Les perturbations touchent tous les aéroports français. Ainsi, 29 des 345 vols programmés aujourd'hui à Lyon-Saint Exupéry ont été annulés.
_ Au plan national, Air France prévoit d'assurer 100% de ses vols
long-courriers sur les quatre jours de grève.
UN CONTROLE AERIEN POUR CINQ PAYS
La CGC, la CGT, FO, l'UNSA et la CFDT craignent un démantèlement de la DGAC et une remise en cause du statut public des personnels dans le cadre de la création d'un organisme européen de régulation du trafic aérien d'ici 2012. Ils dénoncent le projet du gouvernement de fusionner les contrôles aériens français, allemand, suisse et celui du Benelux. Le projet prévoit la création d'une nouvelle structure pour chapeauter ces “euroaiguilleurs” du ciel. Du coup, les syndicats redoutent la disparition de la DGAC en tant que fonction publique d'Etat, ce qui sonnerait le glas du statut d'agents publics de ses salariés.
_ Le projet, dénommé Fabec (Bloc d'espace fonctionnel d'Europe centrale) vise à créer une seule structure pour maintenir un niveau de sécurité élevé en dépit d'une croissance prévue du trafic aérien de 50% dans les quinze prochaines années. D'autres “blocs” doivent être créés : pays nordiques, Espagne-Portugal et Royaume-Uni-Irlande.
“La DGAC ne sera pas démantelée, elle ne disparaîtra pas”, a assuré son directeur Patrick Gandil, affirmant que le statut de fonctionnaire serait maintenu. “Le principal risque est que les contrôleurs soient mieux payés”, ironise-t-il, expliquant que la privatisation n'était pas à l'ordre du jour et que la Commission européenne avait refusé d'entrer dans une logique de concurrence privée afin de maintenir un niveau de sécurité très élevé et d'éviter une guerre des prix qui lui serait dommageable.
Les syndicats refusent le principe de la fusion, préférant le principe d'une “coopération renforcée”, qui maintiendrait les organismes nationaux.
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