Cet article date de plus d'onze ans.

Gad : négociations sur fond de tension sociale

Après une journée de tensions entre les salariés des abattoirs de porcs Gad en Bretagne, l'heure est aux négociations. Les salariés du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère), promis à la fermeture, réclament de meilleures primes de licenciement. C'est la première fois que l'actionnaire majoritaire se met autour de la table pour une discussion sur le sujet.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (François Destoc Maxppp/Le Telegramme)

C'est dans une atmosphère tendue que la direction de la société d'abattage de porcs Gad, en redressement judiciaire depuis le mois de février, rencontre ce mercredi après-midi les délégués syndicaux du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère). Une rencontre à laquelle participent aussi, pour la première fois, des représentants de Cecab, l'actionnaire majoritaire de Gad, qui avait refusé jusqu'à présent toute discussion.

Cette réunion, organisée à la préfecture de Quimper en présence du préfet Jean-Luc Videlaine, doit permettre de trouver un dénouement à la crise qui a éclaté le 11 octobre dernier avec la validation, par le tribunal de commerce de Rennes, d'un plan de continuation de l'activité, qui prévoit la suppression de 889 emplois et la fermeture de l'abattoir historique de Lampaul.

Des heurts éclatent sur le site de Josselin (Morbihan)

Les salariés du site sacrifié de Gad se rattachent aujourd'hui à l'espoir d'obtenir de meilleures indemnités de licenciement. Les syndicats demandent 15.000 euros
d'indemnités par personne licenciée. Après le blocage, depuis plus de deux semaines, de leur propre site, une cinquantaine de salarié de  Lampaul ont décidé de renforcer la pression en investissant aussi les abords de l'abattoir de Josselin (Morbihan), où Gad a décidé de concentrer ses activités.

Arrivés sur place mardi, ils ont été fraichement accueillis par quelque 200 ouvriers en tenue de travail, qui ont quitté leur poste pour leur faire barrage. Ce mercredi matin, une quinzaine de cars de CRS s'est rendue sur les lieux pour déloger les manifestants. Des heurts violents ont alors éclaté avec les forces de l'ordre, faisant deux blessés "très légers " selon David Myard, directeur de cabinet du préfet du Morbihan.

Pas de nationalisation mais la relance d'une activité

La fermeture annoncée de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau ébranle toute la région Bretagne, déjà gravement touchée par les suppressions d'emplois dans la filière avicole. Le gouvernement a assuré de son soutien aux salariés licenciés mais "on n'est pas dans une nationalisation, qu'elle soit totale ou partielle ", a assuré mercredi le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot, dans une interview aux Echos.

Cette précision fait suite à l'annonce, le 17 octobre, de la décision du gouvernement d'acquérir le site de Lampaul-Guimiliau via l'établissement Public Foncier de Bretagne. "Ce qui compte c'est que le site industriel puisse redémarrer quelle que soit l'activité ", insiste Guillaume Garot. Il n'est pas certain que cette annonce trouve un écho auprès des ouvriers de l'abattoir promis à la fermeture et qui, à l'image de Marc Le Goas, représentant FO, estiment aujourd'hui avoir "tout perdu ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.