France Telecom et sa "mode du suicide" sous la surveillance de l'Etat
Pour l’essentiel, les mesures prises par l’entreprise avaient déjà été annoncées jeudi dernier : des négociations avec les syndicats pour un accord sur le stress, l’embauche de 100 directeurs des ressources humaines (DRH) supplémentaires ou encore le gel, jusqu’à fin octobre, des mesures de mobilité forcée.
Il s’agit de casser la "spirale infernale des suicides" , confirme le patron de l’entreprise Didier Lombard, à sa sortie d’un entretien d’une heure avec le ministre du Travail. Au nombre des mesures concrètes prises par l’entreprise, pressée par l’Etat actionnaire de prendre "toute la mesure du problème", la mise en place d’un numéro vert : au bout du fil, des psychologues extérieurs à l’entreprise, auprès desquels les salariés en détresse pourront se confier.
La nouveauté ce matin est venue du ministre du Travail. Xavier Darcos annonce qu’il place le CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité) de France Télécom sous la surveillance de l’Etat. Le directeur général du travail rendra au ministre, tous les mois, des comptes sur la teneur des discussions entre direction de l’entreprise et représentants du personnel.
Pas question en revanche de remettre en cause les réorganisations en cours au sein de France Telecom, comme le demandent les syndicats. Mais il est "essentiel", affirme le ministre, que l’entreprise "accompagne attentivement ses personnels car il n’y a pas de progrès technologiques sans progrès social".
France Telecom est confrontée depuis 18 mois à une vague de suicides sans précédent au sein de l’entreprise : 23 personnes ont mis fin à leurs jours depuis début 2008 selon les syndicats.
_ France Telecom emploie 106.000 personnes en France.
Gilles Halais, avec agences
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