Forte mobilisation contre la réforme des retraites

Le ministère de l'Intérieur a compté 899.000 manifestants dans les rues aujourd'hui. Un chiffre en baisse par rapport à la mobilisation du 23 septembre. Les syndicats, eux, estiment que l'objectif de réunir trois millions de personnes est atteint, ou presque.

Actualisé à 18h (estimation ministère de l'Intérieur) :

Une fois de plus, ce sera parole contre parole. Le ministère de l'Intérieur, a sorti son bilan final des manifestations contre la réforme des retraites de ce samedi. Il a compté 899.000 personnes dans les cortèges, ce qui ferait environ 100.000 de moins que le 23 septembre, si l'on compare avec les chiffres de la même source.

_ A Paris, la préfecture de police a fait vite pour sortir son chiffre "définitif" à 16h : 63.000 manifestants, soit 2.000 de moins... Les syndicats, eux, ont compté 310.000 personnes, 10.000 de plus.

L'objectif de trois millions de manifestants sera atteint d'ici ce soir, répliquait Bernard Thibault, le numéro un de la CGT. Avant d'ajouter : “donc, nous ne reculerons pas”.

Même son de cloche du côté de Force ouvrière. “A priori on sera dans les mêmes eaux que le 23 septembre, c'est une étape importante”, a expliqué Jean-Claude Mailly pour qui “réunir trois fois trois millions de personnes, c'est forcément une réussite” .

“Ça fait trois fois de suite, le soutien populaire est toujours plus fort, on a élargi le nombre de personnes qui nous soutiennent”, a enchaîné François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT. “Le gouvernement ne peut pas se permettre de ne pas entendre ce cri”. La CFDT qui annonce un total de 2,9 millions de manifestants sur la journée.

De fait, la mobilisation, dès ce matin, n'a pas semblé en recul. Mais le tableau peut être assez contrasté. Pour 20.000 manifestants comptabilisés par la police à Rennes, contre 35.000 le 23 septembre, Toulouse bat tous les records : 28.000 personnes selon la police, 125.000 selon les organisateurs !

A Paris, ce sont donc 63.000 personnes, selon la police qui ont manifesté entre les places de la République et de la Nation, derrière une immense banderole "retraites, emplois, salaires, un enjeu de société".

Parole contre parole, donc... Car les chiffres ne sont pas innocents - le gouvernement a tout intérêt à montrer un essoufflement du mouvement ; les syndicats, à montrer leur détermination à ne pas reculer.
_ Verdict en fin de journée.

Guillaume Gaven, avec agences