Forte hausse des morts sur la route en janvier
Le nombre des tués sur les routes de France métropolitaine a en effet crû de 21 % en janvier 2011 (environ 320 morts) par rapport à janvier 2010 (267 tués), soit la plus forte augmentation depuis juin 2009 (33 %).
Toutefois, ce bilan ne pourra pas être considéré comme définitif avant le 1er mars en raison de la "règle des trente jours" (les blessés graves qui succombent dans un délai de trente jours sont alors comptabilisés dans les décès).
La hausse brutale du nombre des morts sur les routes en janvier risque de rendre très difficile l'objectif affiché à plusieurs reprises par le président de la République Nicolas Sarkozy de passer sous la barre des 3.000 morts d'ici 2012.
_ Les chiffres de la mortalité de janvier ont provoqué l'indignation des défenseurs de la sécurité routière.
“C'est un véritable crève-cœur de voir nos pires appréhensions
confirmées”, a dit Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, qui avait dénoncé à plusieurs reprises l'assouplissement prévu dans la Loppsi 2 du permis de conduire à points.
“Le désastre annoncé par les experts, a-t-elle ajouté, commence avant l'application de la loi Loppsi 2”. Ce projet de loi fourre-tout sur la sécurité intérieure.
_ Le professeur Claude Got, spécialiste de la sécurité routière depuis plus de 40 ans, a également souligné que “ses pronostics pessimistes sur les effets nocifs de l'affaiblissement du permis à points dans la Loppsi 2 étaient au dessous de la réalité”.
Il vient de mettre en ligne sur son site une étude exhaustive portant sur les comparaisons mensuelles du nombre des tués de juillet 1974 à décembre 2010.
Pour le Pr Got, “les adversaires du permis à points ont remarquablement manœuvré”, citant d'abord l'amendement du sénateur Alain Fouché (UMP) qui réduisait de trois ans à un an le délai pour récupérer ses 12 points.
Dans un second temps, raconte ce spécialiste, le passage du texte à l'Assemblée “qui veut faire croire qu'elle est raisonnable” et remonte le délai à deux ans. Mais en même temps, les députés ont autorisé le stage de récupération de points tous les ans au lieu de tous les deux ans par un amendement de Philippe Goujon (UMP), “sans la moindre limitation concernant le type d'infraction, alors que tout le débat se fondait sur le faux principe que les petites infractions n'étaient pas dangereuses”.
“Difficile d'échapper au désastre quand on fait de l'accidentologie de café du commerce, la Loppsi 2 aura autant tué en janvier que le Mediator en six mois!”, conclut le Pr Got.
Mikaël Roparz, avec agences
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