Fonctionnaires : grève sur fond de divisions syndicales

"Cette journée devrait surtout servir à prendre date pour
la rentrée". Le secrétaire général de la FSU Gérard
Aschieri n'est guère optimiste sur l'importance de la mobilisation. "Dans l'Education, ça commence à être tard. Et puis il y a la concurrence de la journée interprofessionnelle prévue le 17", sur les retraites et les 35 heures.

D'autant que les syndicats ne font pas front commun cette fois. Réunies le 27 mai dernier, les fédérations ne sont pas parvenues à s'entendre sur l'opportunité d'une nouvelle journée d'action. Plusieurs syndicats, comme la CFDT et l'UNSA, ont estimé qu'une nouvelle mobilisation n'était plus possible avant la rentrée de septembre, surtout après un mois de mai social chargé mais sans effet sur la détermination du gouvernement.

Contre la révision générale des politiques publiques

Seules trois fédérations, la FSU, la CGT et Sud-Solidaires, ont donc appelé à des arrêts de travail aujourd'hui. L'objectif : protester contre la révision générale des politiques publiques (RGPP), examinée demain par le gouvernement, qui prévoit 23.000 suppressions de postes en 2008 ainsi que le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
_ Mais le gouvernement assure que les gains ainsi réalisés seront redistribués pour moitié aux fonctionnaires eux-mêmes. Le ministère de la Fonction publique n'a d'ailleurs sans doute pas choisi par hasard d'annoncer hier le lancement d'un mécanisme visant à rattraper la perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires sous forme de prime.

Aujourd'hui, quelque 70 manifestations sont prévues dans toute la France, notamment à Paris cet après-midi, à Marseille, Nice, Strasbourg ou encore Rouen.
A 11 heures ce matin, le ministère de l'Education annonçait un taux de participation de 4,49% (pour la totalité des personnels), et 5,35 % chez les enseignants du secondaire. Pour ces mêmes professeurs des collèges et des lycées, les syndicats avancent le chiffre de 1 gréviste sur 5.

Grève à la SNCF

Les cheminots ont eux aussi choisi le 10 juin pour une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme du fret. Trois fédérations sur huit (CGT, FO et Sud-Rail) ont appelé à cesser le travail, mais l'impact devrait là aussi être limité pour les voyageurs.

Selon la SNCF, 6,5% des agents partcipent à la grève. Un taux qui, selon Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminot “n'est pas juste”, car il inclut les salariés non concernés par les préavis de grève. Pour la CGT, 30 à 35% des conducteurs sont grévistes.

Hier soir, le ministre du Budget Eric Woerth a indiqué que les fonctionnaires ayant perdu du pouvoir d'achat entre 2003 et 2007 allaient bénéficier d'un premier versement cet automne au titre de la Garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa), un mécanisme de
rattrapage présenté hier.

Céline Asselot