Expérience réussie pour les écoliers privés d’écran

"Un taux de réussite excellent", 90% de réussite au lieu des 70% espérés : le directeur de l’école primaire du Ziegelwasser, Xavier Rémy, peut être satisfait. Les 250 élèves, âgés de 6 à 11 ans, ont tenu parole et ont renoncé pendant dix jours à tout écran de télévision, consoles de jeux ou ordinateurs.

Bousculer les habitudes

Pour cette première expérience européenne, inspirée des études menées au Québec ou aux Etats-Unis, l'école et la chambre de consommation d'Alsace ont proposé des activités diverses comme alternatives aux écrans : ateliers couture, cours de cuisine ou promenades à vélo.

Bousculer quelques habitudes des enfants a aussi modifié la vie des parents, pendant ces dix jours : les rencontres entre adultes ont repris en bas des immeubles, le tissu social s’est développé aussi en dehors de l’école. Les moments en famille ont été plus nombreux, les enfants se disputent moins entre eux.
_ Une maman affirme que "maintenant je n’allume plus la télévision le matin et c’est mieux : tous les enfants sont prêts à l’heure pour l’école".
Pendant cette période d’abstinence, les enfants étaient pourtant plus nerveux.

Autre enseignement de l'expérience : les heures de coucher de certains enfants ont été modifiées, passant de 22 heures à 21 heures lorsque l’écran "a disparu".

Aucun abandon

Les enseignants ne cachent pas non plus leur satisfaction, les discussions en classe s’étant ainsi enrichies. "On avait 30 à 40 enfants par atelier et ils m’ont demandé de continuer", raconte Cécile Zim, une institutrice de l’école.
_ Les "infidélités"au défi, qui ont valu, à chaque reprise, un point en moins sur la grille d’évaluation, n’ont pas entraîné d’abandon définitif. Quelques enfants ont, en effet, voulu regarder la finale de la Ligue des champions de football, d’autres ont conversé avec des amis sur MSN.

Eco Conseil, promoteur du projet, analysera dans les prochains jours les questionnaires distribués aux parents. Et les enfants n’ont pas fini leur mission, car ils doivent désormais répondre aux 400 lettres d’encouragement venues de toute la France et même de l’étranger.

L'initiative sera imitée dans d’autres écoles de la ville à la rentrée prochaine. La secrétaire d’Etat à la famille, Nadine Morano, a même suggéré de l’étendre au niveau national…

Barbara Leblanc avec agences