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"Le docteur Sanchez ne peut plus réellement s'occuper de Vincent Lambert", estime l'avocat des parents

Maître Jean Paillot, l'un des avocats des parents de Vincent Lambert, estime que la décision de la cour d'appel de Paris ordonnant la reprise des soins est un "désaveu cinglant" pour le médecin de Vincent Lambert.

Article rédigé par franceinfo
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Jean Paillot, l'un des avocats des parents de Vincent Lambert, le 21 mai 2019 devant l'hôpital Sébastopol de Reims. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

"Le docteur Sanchez ne peut plus réellement s'occuper de Vincent Lambert", a affirmé mardi 21 mai sur franceinfo Jean Paillot, au lendemain de la décision de la cour d'appel de Paris ordonnant la reprise de ses soins. Selon lui, le médecin de Vincent Lambert "a voulu passer outre" les mesures provisoires "ordonnées par le comité de l'ONU". Jean Paillot souligne le "désaveu cinglant" opposé par la cour d'appel. L'avocat assume par ailleurs le terme de "remontada" qu'il a employé lundi soir. "Ce n'était peut-être pas le terme le plus adapté", mais "personne ne nous voyait gagner. Oui, on a gagné cette victoire sur le fil".

franceinfo : Vous demandez le transfert de Vincent Lambert dans un autre hôpital ?

Jean Paillot : C'est ce que nous allons mettre en œuvre. Le docteur Sanchez ne peut plus réellement s'occuper de Vincent Lambert. Il a, sans autorisation du droit, commencé à mettre fin à la vie de Vincent Lambert. On lui a dit sur tous les tons que sa décision ne correspondait pas aux termes du droit, en vertu des mesures provisoires ordonnées par le comité de l'ONU. Il a voulu passer outre, pensant avoir l'appui du ministère de la Santé. La cour d'appel de Paris a opposé un désaveu cinglant à cette façon de faire. Aujourd'hui, c'est le droit qui est respecté. Les mesures provisoires réclamées par l'ONU sont désormais prises en compte.

Que ferez-vous si l'épouse de Vincent Lambert s'oppose au transfert que vous réclamez ?

Elle ne se rend pas compte que si Vincent était transféré dans un établissement spécialisé pour personne ayant le même handicap que lui, il serait beaucoup mieux traité qu'il ne l'est actuellement dans une unité de soins palliatifs. On ne traite pas Vincent Lambert comme on devrait le faire. C'est un problème qui ne date pas d'aujourd'hui, mais du moment où Vincent Lambert a mis les pieds dans ce service du CHU de Reims. Ce service n'est pas adapté. Les soins donnés à Vincent Lambert sont uniquement des soins de nursing, alors qu'il devrait avoir droit à un certain nombre de soins listés dans une circulaire de 2002 qui s'appliquent à ce type de patients.

Est-ce que vous regrettez les scènes de liesse qui ont eu lieu lundi à l'annonce de la décision de la cour d'appel, et le terme de 'remontada' ?

Après 10 jours de bataille acharnée, nous avons réussi à faire plier le gouvernement français et à l'obliger à répondre à ses obligations. C'est une victoire extraordinaire. On a la possibilité enfin de faire en sorte que Vincent Lambert soit correctement pris en charge. La dignité de Vincent Lambert justifie qu'on ne le mette pas à mort contrairement au droit. A partir du moment où une cour rappelle le droit, oui c'est la victoire du droit et cette victoire nous l'avons célébrée. Le terme 'remontada' n'était peut-être pas le terme le plus adapté. J'ai une culture footballistique. C'est le terme qui m'est arrivé. Oui, cette victoire est une forme de 'remontada' parce que personne ne nous voyait gagner. Oui, au bout de 10 jours d'un combat acharné, tout le monde nous avait déjà vus perdants et Vincent était déjà en train de mourir. Oui, on a gagné cette victoire sur le fil.

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