Fin de vie : le docteur Bonnemaison mis en difficulté par un pari
L'ex-urgentiste a fait un pari avec les aides-soignants sur le décès de deux de ses patients. Un élément qui fragilise sa défense.
C'est un gâteau au chocolat qui pourrait coûter cher au docteur Bonnemaison. Des aides-soignants qui ont travaillé avec l'ex-urgentiste, jugé en appel devant la cour d'assises du Maine-et-Loire pour l'empoisonnement de sept personnes en fin de vie, ont raconté lundi 19 octobre un pari lancé par le médecin.
"Je te parie un gâteau au chocolat que, demain, elles ne sont plus là", a déclaré Nicolas Bonnemaison à la veille du décès de deux patientes. "Des propos odieux", a reconnu le médecin, mais qui servaient, selon lui, à "évacuer la tension" et n'ayant pas "vocation à être racontés". "On pense ce qu'on veut des plaisanteries de salle de garde, il n'empêche que les patientes sont bien décédées quelques heures après", a répliqué la présidente selon France Info.
"Cela n'a jamais été mon intention de faire mourir les patients"
L'audience, entrée lundi dans sa seconde semaine, s'est penchée sur les cas de deux patientes : celui de Françoise Iramuno, décédée à 86 ans, deux jours après son admission en avril 2011 dans le service des urgences de l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) où exerçait le praticien ; et celui de Marguerite Buille, décédée un mois plus tard, à 72 ans, trois jours après son arrivée.
Acquitté lors d'un premier procès à Pau en 2014, le médecin, une nouvelle fois, a reconnu avoir procédé à des injections pour, selon lui, mettre fin à des souffrances : de l'hypnovel, un puissant sédatif pour la première, et de l'hypnovel puis du norcuron, un médicament à base de curare, pour la deuxième. "Cela n'a jamais été mon intention de faire mourir les patients", a-t-il une nouvelle fois assuré, "même si je sais que ça peut accélérer la mort". Le procès doit s'achever le 24 octobre, Nicolas Bonnemaison risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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