Fin de vie : la formation "Derniers secours", désormais disponible en France, aide à accompagner ses proches vers la mort
Ces ateliers, qui existent dans 20 pays dans le monde, viennent d'arriver en France, en partenariat avec la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP).
Vous avez peut-être déjà suivi une formation aux premiers secours, mais connaissez-vous la formation aux "derniers secours" ? Elle propose des clés pour accompagner la fin de vie lors d'ateliers gratuits et ouverts à tous.
À Agen, dans le Lot-et-Garonne, une vingtaine de participants se retrouvent autour d'une table. Pendant une journée, on parle de la mort, avec des rires, parfois des larmes, mais toujours sans idéologie ni tabou. " La mort fait partie de la vie, commence Bertrand Serain, médecin en soins palliatifs, aussi bien pour celui qui est en train de la quitter que pour celui qui l'accompagne." Il anime la formation avec Catherine Renard, vice présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs et co-pilote du projet "Derniers secours".
Ici, pas de recette miracle, mais des pistes pour apaiser la fin de vie. "Osez toucher la personne qui est malade", conseille Catherine Renard. "Cela peut paraître un peu incongru d'un seul coup de prendre la main de sa maman, de lui faire un massage des bras. Mais des fois, ça peut vraiment amener une relaxation incroyable."
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Les participants peuvent aussi partager leur propre expérience. "Le médecin coordonnateur m'avait dit que c'était l'affaire de quelques quelques instants, donc je suis restée auprès d'elle, raconte Marie-Hélène, bénévole dans une association d'accompagnement à la fin de vie. Et je me suis mise à chanter parce que je ne pouvais pas lui parler. Je chantais. Puis, au bout d'un moment, 20 minutes peut-être, elle a tourné la tête et, là, elle a rendu son dernier soupir. Cela a été un moment très, très fort."
Toutes les étapes du deuil sont abordées
Chanter, masser, ou parfois simplement garder le silence... Catherine Renard souhaiterait que toute la population soit formée.
"Comme les premiers secours, les derniers secours devraient être une évidence pour monsieur et madame tout le monde, pour chaque citoyen. Un jour, obligatoirement, ils vont devoir accompagner un proche en fin de vie."
Catherine Renard, vice-présidente de la SFAPà franceinfo
De la fin de vie au deuil, toutes les étapes sont abordées, y compris l'administratif et le médical, parfois au détriment du spirituel, regrettent certains participants. Mais pour Nadine, la formation permet surtout de se libérer de ses a priori : "Je me suis rendu compte que c'est vraiment un sujet passionnant, qui me rend vivante et qui dédramatise." Cette formation autour de la mort est d'autant plus importante qu'il y a encore des inégalités de traitement en France : 26 départements n'ont pas d'unité de soins palliatifs.
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