Aide à mourir : "La notion de pronostic vital est pour moi quelque chose de très important", souligne l'ancienne ministre Agnès Firmin-Le Bodo
"La notion de pronostic vital est pour moi quelque chose de très important", souligne sur France Bleu Normandie (Seine Maritime-Eure) Agnès Firmin-Le Bodo, ancienne ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, alors que le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie est débattu à partir de lundi 27 mai dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
"Il s’agit bien d’accompagner jusqu’à la fin les personnes dont le pronostic vital est engagé", poursuit la députée Horizons du Havre. Le texte a déjà été approuvé en commission spéciale mi-mai, au terme d'une semaine de débats. Mais l'ancienne ministre regrette le changement de mots. Le texte initial parlait de pronostic vital engagé à court ou moyen terme, il a été modifié en "affection grave et incurable en phase avancée ou terminale". Agnès Firmin-Le Bodo est contre cette évolution.
"Ce texte est issu de la commission, il a été voté par une majorité des 70 députés qui composent cette commission spéciale. À titre personnel, je ne suis pas favorable à cette évolution, parce qu’il élargit le champ des personnes susceptibles d’être éligibles à l’aide à mourir."
Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons du Havre et ancienne ministre de la Santéà franceinfo
Selon l'élue, "la notion de pronostic vital est quelque chose de très important. Il s’agit bien d’accompagner jusqu’à la fin les personnes dont le pronostic vital est engagé. C’est ce en quoi le mot maladie incurable élargit le spectre des maladies possibles et donc élargit le nombre de malades qui seraient accessibles à l’aide à mourir". Elle ajoute qu'une "maladie chronique par définition est incurable. Donc, on élargit vraiment".
"C’est un choix de société"
Les personnes qui souffrent par exemple de la maladie de Parkinson ou de sclérose en plaque pourraient être éligibles à cette "aide à mourir". "C’est un choix de société, décrit Agnès Firmin-Le Bodo. Notre modèle français c’est bien d'accompagner les personnes les plus vulnérables, c’est bien de prendre en charge les pathologies les plus compliquées, c’est aussi laisser une part à la science pour permettre d’évoluer, mais c’est un choix."
"Il y a des parlementaires qui souhaitent aller plus loin, il y a aussi des parlementaires qui ne souhaitent pas du tout que ce texte soit voté et je le redis, le texte tel qu’il a été proposé repose sur une ligne de crête entre une possibilité offerte à des malades dans des conditions strictes et ce qu’il est acceptable pour le corps médico-soignant d’accompagner. Parce que nous pensons que les malades doivent être accompagnés par du personnel médico-soignant jusqu’à la fin", conclut la députée Horizons.
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