Euthanasie : débat sensible, politiques prudents
A chaque procès, face à un nouveau cas particulier et médiatisé, se repose la question de l'euthanasie en France. La requête de Chantal Sébire, mère de famile de 52 ans défigurée par une maladie incurable, en est un nouvel épisode. Elle a demandé devant la justice, à titre exceptionnel, le droit d'être euthanasiée par ses médecins.
Gênés par une question de société qui soulève d'importantes questions éthiques, et qui touche à l'existence même des personnes, femmes et hommes politiques ont manié la prudence depuis mercredi. Reconnaissant à la fois leur compréhension envers la souffrance de la victime, mais affirmant peu ou prou l'impossibilité pour l'Etat de modifier la loi Léonetti de 2005 sur la fin de vie.
C'était en tous cas hier la position de Roselyne Bachelot, ministre de la santé. Se déclarant d'abord "bouleversée", elle a estimé que "ni le monde médical, ni les pouvoirs publics ne sauraient promouvoir l'euthanasie active", réclamée par Chantal Sébire. "C'est l'éthique de notre pays", a indiqué la ministre, pour qui "une démarche éthique ne s'adapte pas à des cas particuliers".
Au sommet de l'Etat, le conseiller santé de Nicolas Sarkozy a proposé pour la victime le "nouvel avis d'un collège de professionnels de la santé".
Par ailleurs, un médécin généraliste du Vaucluse, Bernard Senet, a accepté d'aider Chantal Sébire à mourir, si la justice le permet. Il est membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
_ "Mme Sebire est aveugle, de plus en plus handicapée et affaiblie par la maladie. Elle a besoin d'être aidée. On est donc à la limite entre le suicide assisté, tel qu'il se pratique en Suisse, et l'euthanasie, comme en Belgique", a-t-il précisé.
Matteu Maestracci avec agences
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