Sous-effectifs et soupçons de mauvais traitements : une micro-crèche privée de Seine-Saint-Denis signalée par un collectif de parents
Une trentaine de parents demande la fermeture de cette micro-crèche de Neuilly-sur-Marne, dénonçant des pratiques dangereuses et une certaine logique lucrative. Une situation à ne pas généraliser tempèrent certains professionnels.
Ils se sont rassemblés en collectif pour réclamer la fermeture de la micro-crèche où il faisaient garder leurs enfants. À Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, une trentaine de parents réclame la fermeture de la micro-crèche privée "BB Doudou". Ils dénoncent notamment des mauvais traitements sur leurs enfants et la pression mise sur le personnel de l'établissement.
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Ça n'est pas la première micro-crèche à être mise en cause par des parents qui retirent souvent leurs enfants avant de signaler les cas problématiques aux départements. Plusieurs conflits ont en cours, notamment en Île-de-France, autour de ces structures privés qui accueillent au maximum douze enfants à la fois.
Une logique trop lucrative
La fille de Claire est gardée dans la micro-crèche "BB Doudou" depuis plusieurs mois quand la gestionnaire décide de se séparer d'une partie de son personnel, en mettant alors sous pression les auxiliaires restantes. "On est sur le point de craquer, on nous humilie, on nous insulte" : voilà ce qu'auraient dit certaines d'entre-elles à la maman, qui explique alors "les voir complètement paniquées".
À "BB Doudou", une directrice de crèche, non-habilitée à garder les enfants, se retrouve pourtant parfois à les gérer elle-même. "Quand elle est là, c'est vrai qu'il y a des mauvais traitements", résume la maman qui ajoute qu'elle récupère alors sa fille "dans un état de régression".
"Elle faisait ses nuits depuis qu'elle avait deux mois, c'était un vrai bonheur. Depuis janvier, c'est foutu."
Claireà franceinfo
Claire quitte donc la micro-crèche "BB Doudou", et sa fille est replacée en urgence par la ville dans une crèche municipale. Elle se questionne depuis sur le modèle même de ces structures privées. "Monter une micro-crèche est plutôt simple" constate l'habitante qui explique qu'il faut "un peu de trésorerie, et il n'y a pas besoin d'avoir de diplôme lié à la petite-enfance. Il suffit d'embaucher une personne qui l'est". Selon elle, "chacun a le droit de vouloir faire du profit et faire fructifier une entreprise, mais quand c'est au détriment du bien-être d'enfants, c'est pas normal".
Ne pas généraliser
Des facilités qui expliquent le boom du marché : près de 8 000 places en micro-crèches ont par exemple été créées en 2019. Avec une certaine logique lucrative, dit Cyrille Godfroy, du Syndicat des professionnels de la petite enfance. "Effectivement, on va forcément privilégier une famille qui va peut-être apporter un financement supplémentaire et donc assurer le fonctionnement de la structure, voir assurer les bénéfices, plutôt qu'une famille qui n'apporte que ses propres revenus", précise-t-il.
Il reste donc la question des contrôles de la part des centres de PMI, la Protection maternelle et infantile. Ève Robert, au département de la Seine-Saint-Denis, affirme que la situation est bien gérée, et les visites fréquentes : "On a régulièrement des signalements qui nous sont faits, mais on n'a pas identifié aujourd'hui de difficultés qui seraient complètement endémiques ou récurrentes sur ce type de structures." Attention à ne pas généraliser, concluent plusieurs professionnels de la petite-enfance pour qui ces dysfonctionnements restent des cas particuliers.
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