Adolescents : les dangers du gaz hilarant
C’est un phénomène qui inquiète : de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes consomment en groupe un gaz hilarant, facile d’accès dans le commerce, sous forme de petite capsule, le protoxyde d’azote. Son inhalation provoquerait des rires incontrôlés, mais également des cas de détresse respiratoire.
Vous les avez sans doute déjà vues dans la rue : des petites capsules d’une dizaine de centimètres, toujours plus nombreuses au retour des beaux jours. En plein centre de Lille (Nord), devant un supermarché, elles font partie du paysage. Ces capsules fleurissent, car à l’intérieur, un gaz séduit de plus en plus de jeunes : le protoxyde d’azote. Vidé dans des ballons puis inhalé, il déclenche des fous rires, brefs, mais incontrôlables. Dans un parc parisien, la plupart des jeunes entre 17 et 20 ans en ont déjà consommé, souvent sans conscience des dangers. Pour eux, c’est un produit banal, car à l’exception de certaines villes, sa vente est autorisée et libre. À l’origine, c’est un anesthésiant, mais il sert aussi en cuisine, dans les siphons à chantilly. On en trouve donc en supermarché ou sur internet, à moins d’un euro la cartouche.
Des séquelles parfois irréversibles
Mais ce gaz est loin d’être inoffensif. Pour certains, le fou rire peut virer au début d’asphyxie, et pour d’autres à l’addiction. Certains inhalent des dizaines de cartouches par soirée, ce qui peut laisser des séquelles très graves, irréversibles. Les dégâts ne sont pas seulement neurologiques, mais aussi cardiaques. Yoann, 19 ans, sans antécédents médicaux ni addiction, est mort en mai 2018, au milieu de ses amis. Son cœur s’est arrêté. Ses parents réclament l’interdiction de la vente des gaz hilarants aux mineurs et une meilleure information sur les dangers. En décembre dernier, le Sénat a voté l’interdiction, mais l’Assemblée nationale ne s’est pas encore prononcée sur le sujet.
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