En France, les riches sont toujours plus riches, selon l'Insee

Les chiffres publiés ce matin portent sur l'année 2007, avant le déclenchement de la plus violente récession de l'après-guerre. Cette année-là donc, 13,4% de la population vivaient sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 908 euros par mois.

Mais l'Insee dans son étude "Revenus et patrimoine des ménages" s'est intéressé aussi à l'autre extrémité de l'échelle sociale. Il en ressort que les revenus moyens des 1% de Français les plus aisés ont augmenté plus rapidement que ceux de l'ensemble de la population entre 2004 et 2007.
Ces 133.000 personnes, à 95% des dirigeants d'entreprise ou
cadres haut placés, ont perçu en 2007 un salaire annuel brut
d'au moins 215.600 euros, soit sept fois plus que la moyenne des
salariés à temps complet du secteur privé (près de 32.000
euros).

Pourquoi une telle envolée ? Ce n'est pas tant le fruit de leur travail qui a prospéré (leurs revenus d'activité n'ont progressé que de 11% sur cette période) que le revenu de leur patrimoine (+46%) et leurs éventuelles plus-values (+55%).
_ L'Insee précise en outre que ce club des riches n'est pas fermé. Les foyers dépassant les 100.000 euros par unité de consommation ont augmenté de 28% entre 2004 et 2007. Seul bémol : à l'époque, les marchés étaient florissants. La crise est passée par là. La tendance néanmoins est lourde.

Des disparités croissantes

En trois ans, le revenu moyen des ménages a augmenté de 9%, mais de 20% pour les 1% de ménages les plus riches. Une tendance observée régulièrement par l'Observatoire des inégalités.

Parmi les plus modestes, les immigrés. C'est l'autre enseignement de l'étude de l'Insee. Il ne fait pas bon être immigré sur l'échelle sociale française : ils ont un niveau de vie moyen, inférieur d'un tiers à celui des autres. Disposant par ménage en 2007 d'un revenu moyen de 2.120 euros par mois, contre 2.810 euros pour les ménages non immigrés.

Cécile Quéguiner avec agences