Eleveurs en colère : les routes d'accès au Mont-Saint-Michel bloquées jusqu'à jeudi
Impossible de rejoindre le Mont-Saint-Michel en voiture lundi après-midi depuis 14h30. En effet, les deux routes principales d'accès au second site touristique le plus visité de France, par des éleveurs en colère, a confirmé le syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel à France Info.
Le mouvement a commencé à s'étendre dans la Sarthe, où quatre péages de l'autorpute du Mans étaient bloqués par des éleveurs ce lundi. Ils contrôlaient le contenu de camions frigorifiques.
Crise de l'élevage : des agriculteurs bloquent la sortie Le Mans Sud sur l'A28. Les voitures passent, pas les camions pic.twitter.com/NFynM0y782
— France Bleu Maine (@bleumaine) July 20, 2015
Agriculteurs bretons etr normands bloquent les accès au Mt St Michel pour exiger une hausse des prix. #FNSEA #Bzh pic.twitter.com/rcGv131O01
— FB Armorique (@bleuarmorique) July 20, 2015
Après l'opération coup de point des éleveurs dans les environs de la ville de Caen, ce sont plus de 200 tracteurs et 250 éleveurs qui bloquent les accès du côté Manche au parking du Mont-Saint-Michel, barrant la route aux touristes venant d'Avranches et de Pontorson, selon le syndicat agricole de la Coordination Rurale de la Manche, qui a lancé l'appel. "Jusqu'à jeudi au moins le Mont-Saint-Michel sera fermé. On bloque tout, les parkings, les deux routes d'accès. Par contre : les gens ont la liberté de mouvement. S'il veulent aller à pied au Mont-Saint-Michel, il n'y a pas de problème. Les navettes sont toujours en fonctionnement ", a indiqué Yannick Bodin, le président de Coordination Rurale de la Manche, sur France Info.
Répondant à Mélanie Pépin, il lance lundi "un appel à tous les agriculteurs à venir ce soir, sur une parcelle au pied du Mont-Saint-Michel " pour parler des futures mobilisations."Jeudi ou vendredi, une journée d'action et de mobilisation de tous les agriculteurs et de tous les para-agricoles sur Saint-Lô sera mise en place pour montrer justement la détresse pour toute cette filière ", déclare Yannick Bodin. Il demande au ministre de l'Agriculture "de trouver des solutions ", "sinon Monsieur Le Foll n'a qu'à démissionner ", a t-il renchéri.
Crise #elevage : mobilisation des #eleveurs en cours au #MontSaintMichel pic.twitter.com/mdyDzLFleK
— Coordination Rurale (@coordinationrur) July 20, 2015
Des filières "qu'il faut faire bouger dans leur ensemble "
En fin de journée, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll leur a proposé un rendez-vous à Paris jeudi. La veille, il doit recevoir un rapport du médiateur sur les prix. Stéphane Le Foll a reconnu sur France Info que la situation est grave pour les éleveurs. "Je crains une situation où les éleveurs expriment une véritable difficulté, voire une détresse pour certains et j'ai parfaitement mesuré. On est à côté des éleveurs, mais en même temps, on est face à des filières de manière globale, qui sont organisées depuis des années, qui ont des relations commerciales depuis des années et qu'il faut faire bouger dans leur ensemble ", a t-il affirmé.
Interrogé par Yannick Falt, il a ajouté : "On a mis en place toute cette procédure pour pouvoir réussir à augmenter les prix. Je suis prêt à les rencontrer, mais je ne peux pas annoncer des choses tant que je n'ai pas le détail et tant que tous ceux, qui en particulier étaient là le 17 juin, ne sont pas tous autour de la table pour pouvoir valider toutes les dispositions. Parce que c'est comme ça que ça avance. Je leur ai proposé de les rencontrer à Paris, mais je veux d'abord une vision la plus claire qui soit, la plus nette qui soit, pour pouvoir agir. "
La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Emmanuelle Cosse s'est exprimée dans la soirée de lundi sur iTELE, elle s'est notamment dite "extrêmement gênée" par le "discours officiel " adressé aux éleveurs, "parcequ'on a menti à ces agriculteurs, un peu comme on a menti aux ouvriers de la sidérurgie ", a t-elle déclaré. Elle a également plaidé pour des "états-généraux avec l'ensemble du milieu agricole et de l'élevage sur le sujet, pour qu'on ne reste pas sur un simple débat de prix ".
Il faut aider les éleveurs à changer de production, à faire le pari de la qualité et des circuits courts. #agriculture
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) July 20, 2015
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