Elections tendues chez les musulmans de France
La participation était massive à la mi-journée, selon le CFCM. Le scrutin sera clos entre 18h et 19h selon les régions. Et les résultats seront annoncés vers 21h.
Les quelques 4900 délégués, représentants plus de mille mosquées et salles de prières élisent aujourd'hui leurs représentants au conseils d'administration et au sein des 25 conseils régionaux. Il s'agira ensuite de trouver un successeur à Dalil Boubakeur, l'actuel président du CFCM. L'élection est prévue le 22 juin prochain.
Trois candidats se sont déclarés: Fouad Allaoui, secrétaire général de l'UOIF, Haydar Demiryurek, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et Mohamed Moussaoui, du Rassemblement des musulmans de France (RMF).
Dalil Boubaker, qui dirige le CFCM depuis sa création en 2003, a choisi de ne pas se représenter. La fédération national de la Grande Mosquée de Paris, qu'il préside a en effet décidé de boycotter le scrutin d'aujourd'hui, car elle conteste les règles de désignation du corps électoral.
En Rhône Alpes, le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane appelle lui aussi à ne pas participer au vote.
La Grande Mosquée de Paris, qui représente les Algériens, étant absente du scrutin, le CFCM, traditionnellement dirigé par les Algériens, pourrait passer sous la coupe du RMF, proche du Maroc. Ce qui constituerait une petite révolution.
Les luttes d'influence et de pouvoir ont toujours été nombreuses au sein du CFCM, accusé d'être trop dépendant des puissances étrangères, mais aussi du pouvoir. Jusqu’au bout de leur mandat, les cadres actuels, Dalil Boubakeur, et Fouad Alaoui, le vice-président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), ont aussi paralysé l’institution.
Résultat, après cinq d'existence, le bilan du CFCM est contrasté.
De gros dossiers attendent les nouvelles instances dirigeantes : la construction de nouvelles mosquées et de carrés confessionnels dans les cimetières, l'organisation de l’abattage des moutons lors de l’Aïd et du pèlerinage à la Mecque et la formation des imams. Pour financer tout ça, une Fondation des œuvres de l'islam a été créée, mais elle est restée en sommeil. La faire fonctionner sera aussi une des tâches de la prochaine équipe du CFCM.
Marie Blondiau, Edwige Coupez
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