Violence à l'école : dès le primaire...
C'est la première fois que des scientifiques s'intéressent de très près au harcèlement à l'école primaire.
_ Plus de 12.000 élèves ont été interviewés. Et près de 14% d'entre eux se déclarent victimes de harcèlement verbal répété et 10% souffrent de harcèlement physique. 25% ont été injuriés "souvent ou très souvent", 14% ont été rejetés, 14% ont été obligés de se déshabiller, 20% ont été regardés aux toilettes, 17% ont été frappés par d'autres élèves. Dans l'ensemble, ces violences concernent en majorité les garçons.
Ces brimades, mieux connues au collège, empoisonnent la vie de certains élèves dès l'école primaire et les conséquences sont prises au sérieux par les pédopsychiatres : isolement, perte de confiance en soi, doute, anxiété, mauvais résultats... A plus long terme, les élèves peuvent "décrocher" : certains ne veulent plus aller en cours, ils souffrent de troubles alimentaires, de dépression, voire de tendances suicidaires.
Le problème n'est pas nouveau mais les spécialistes tiennent aujourd'hui à sensibiliser la population et les enseignants en particulier, pour que ces questions de harcèlement ne soient plus taboues. Pour eux il faut briser la loi du silence, dès l'école primaire. C'est une question de santé publique.
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Le ministre de l'Education Nationale, Luc Chatel, installe aujourd'hui un "Conseil scientifique contre les discriminations à l'école",
en particulier chargé de la lutte contre le harcèlement scolaire. Il sera dirigé par François Heran, ancien directeur de
l'Institut national des études démographiques.Celia Quilleret
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Le site de l'Observatoire international de la violence à l'école
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Les violences à l'école primaire vues par les élèves
- Pour une prévention précoce du harcèlement scolaire : interview d'Eric Debarbieux
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