: Vidéo "On est obligés de trouver des manières transversales de vivre", témoigne une étudiante à Lyon
Des manifestations ont eu lieu partout en France ce mardi 12 novembre, après l'immolation d'un étudiant à Lyon. Brut a rencontré Sophie, étudiante à l'université Lyon 2, elle-même en situation de précarité. Témoignage.
"J'ai aucun autre moyen de vivre que par des moyens dégradants comme faire les poubelles. Ça donne pas confiance en l'avenir."
Sophie est étudiante. Sophie est précaire. Elle était dans le cortège de la manifestation à Lyon ce mardi 12 novembre à la suite de l'immolation d'un étudiant devant le CROUS de la ville, interpellant les pouvoirs publics sur la précarité. Aujourd'hui, Sophie aimerait que l'idée reçue selon laquelle les étudiants ont forcément un soutien financier de leurs parents cesse. Colocation, courses chez Emmaüs, petits boulots rémunérés au black… Sophie le déclare sans équivoque : "On s'en sort car on est ingénieux." Par exemple, l'étudiante se souvient d'une colocation où ils partageaient un petit appartement à six. "Parce que si on veut vivre avec moins de 500 euros par mois, il faut avoir un loyer à moins de 500 euros par mois", souffle-t-elle.
Quelles solutions ?
Sophie a eu des problèmes de santé, lesquels l'ont contrainte d'être hospitalisée sur une durée assez longue. Problème : l'étudiante, alors boursière, a été radiée du CROUS à la suite d'un redoublement causé, entre autres, par ses absences en cours. "Je refais ma troisième année, et en plus de subir ce redoublement, je n'ai plus aucun revenu", regrette Sophie.
À la rue l'hiver dernier, elle est aujourd'hui épaulée par son compagnon chez qui elle loge. Malgré tout, si Sophie voit dans sa situation "une chance", elle n'est pas dupe : beaucoup n'ont pas cette opportunité. Elle appelle donc à ce que les logements étudiants soient plus accessibles, à ce que les logements du CROUS soient ouverts à une majorité d'étudiants ou encore que le RSA soit accordé aux étudiants dans le besoin.
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