: Vidéo La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, répond aux questions des internautes sur Brut

A propos de la possible interdiction du téléphone portable au collège, Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, a déclaré : “C'est vrai que les téléphones portables, en principe, sont interdits, mais dans la réalité, il y a plein d'élèves qui ont leur téléphone portable, qui le regardent à la récré, qui se filment, etc. Et tout cela crée, me semble-t-il, des perturbations ou des distractions. Et donc je voudrais que pendant le temps du collège, il y ait une véritable pause numérique pour qu'on puisse se consacrer à d'autres activités qui consistent tout simplement à parler à l'autre, à lire, à s'écouter, à réfléchir. Il me semble que c'est important d'avoir un temps sans activité numérique”. Concrètement, Nicole Belloubet propose de venir sans téléphone portable au collège ou bien de laisser dans une sorte de casier son téléphone le matin. “C'est ce que nous faisons quand on va en Conseil des ministres”.

“Le décrochage scolaire, c’est une véritable préoccupation”

Concernant le salaire des professeurs, la ministre rappelle : “Je suis professeure. Je sais ce que ça veut dire, préparer des cours, corriger des copies, se former. Je rends hommage à mes prédécesseurs, au président de la République et au Premier ministre précédent, qui ont beaucoup investi dans l'Éducation nationale. On a le premier budget de l'État avec plus de 66 milliards d'euros. C'est un budget qui a augmenté de 15 milliards en quelques années, et une partie de ces augmentations a servi à améliorer la rémunération de nos enseignants, mais surtout des débuts de carrière”. A propos de la décision prise par Gabriel Attal sur l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires, Nicole Belloubet est ferme : “Je ne compte pas revenir sur cette décision. Je considère que dans nos établissements le principe de laïcité doit l'emporter. Le principe de laïcité, c'est au fond un principe de neutralité et donc d'égalité. C'est sur ce terrain neutre que peuvent le mieux être dispensés nos enseignements. Des enseignements qui sont fondés sur la raison, sur la science et pas sur les croyances” ajoutant qu’en 2004 “déjà, une loi interdisait et interdit toujours le port de signes manifestant une appartenance ostensible à une religion ou à une philosophie”.

Enfin, sur le sujet du décrochage scolaire, pour la ministre “c'est une véritable préoccupation puisqu'au fond, toute notre ambition, c'est de donner à chaque jeune une véritable place dans la société et de lui donner les outils pour trouver cette place. Cela veut dire qu'il faut qu'on continue à faire un très gros travail en termes d'orientation, en termes d'appui aux choix des jeunes. Ça veut dire aussi sans doute qu'il faut que l'on mette en place des dispositifs pédagogiques un peu innovants, c'est-à-dire est-ce que pour certains élèves, on ne peut pas proposer une autre manière d'enseigner ? C'est un point sur lequel moi, je réfléchis beaucoup et j'espère pouvoir apporter des solutions dans ce cadre-là, dans ce sens-là”.