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Vidéo Éducation : dictée quotidienne, uniforme... "On veut restaurer un âge d’or de l’école qui n’a jamais existé"

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Article rédigé par franceinfo
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"On vit dans un imaginaire puissant mais qui va très, très loin et qui je crois paralyse un peu le débat parce qu'on voudrait restaurer un âge d'or qui n'a jamais existé, ce qui évite de se poser des questions", estime Patrick Rayou, professeur de sciences de l’éducation à l’Université Paris 8.

Le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, a annoncé sa volonté de faire plancher les élèves de primaire sur une dictée tous les jours, à l'occasion de son plan orthographe, alors qu'un élève de 6e sur quatre n'a pas le niveau requis en français. Mais pour Patrick Rayou, professeur de sciences de l’éducation à l’Université Paris 8, "l'école traverse une crise profonde et de ce fait, on recycle des choses, y compris des choses qui n'ont jamais existé".

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Le professeur, invité du Talk franceinfo lundi 16 janvier, fait référence au débat concernant le port de l'uniforme à l'école relancé par Brigitte Macron. "On vit dans un imaginaire puissant mais qui va très, très loin et qui je crois paralyse un peu le débat parce qu'on voudrait restaurer un âge d'or qui n'a jamais existé, ce qui évite de se poser des questions, poursuit-il. Qu'est-ce qu'est l'école et quel est en particulier le rôle du collège dans l'école d'aujourd'hui", mais aussi "la question de l'école moyenne que la France règle de mon point de vue beaucoup plus mal que ses voisins."

L'école "est devenue médiocre"

"Il y a un équilibre à trouver", estime Nicolas Glière, professeur de français et porte-parole des Stylos Rouges. Selon lui, l'école d'autrefois était "trop rigide, maltraitante, violente" : "On traitait mal les élèves en difficulté, et on est passés complètement à l'opposé à une école qui n'a fait que parler d'élèves en difficulté, qui a essayé de se mettre à l'aune de 10% ou 15% d'élèves qui n'y arrivaient pas. Mais c'est un problème aussi !"

"On peut quand même avoir un peu d'ambition, martèle Nicolas Glière. On peut quand même chercher à tirer les gens vers le haut et pas uniquement à faire une espèce de masse médiocre. Et c'est là où l'école est un vrai problème telle qu'elle est aujourd'hui. Elle est devenue médiocre. Les profs sont médiocres, les élèves sont médiocres, et ça donne quoi ? Une société médiocre. Je suis triste de vivre dans une société médiocre, une société de complotistes à moitié abrutis, ça me désole."

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