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Vidéo Covid-19 : pas de "décrochage massif" des étudiants, selon les présidents d'université

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Article rédigé par franceinfo
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Côté résultat, il y a "un peu moins de réussite en 2e année", constate Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’université qui dément toute mansuétude des examinateurs.

"On n'a pas eu l'impression qu'il y a eu un décrochage massif" des étudiants, a déclaré jeudi 18 mars sur franceinfo Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’université. "Cela se compte, en présence aux examens, à plus de 90%", a-t-il affirmé. Face à la détresse d'une partie des étudiants qui n'avaient pas remis les pieds à la l’université depuis des mois, Emmanuel Macron s'était prononcé le 21 janvier pour qu'ils puissent revenir "un jour par semaine" dans les amphis pour faire du présentiel.

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franceinfo : Est-ce que tous les étudiants ont effectivement retrouvé les amphis au moins un jour par semaine ?

Manuel Tunon de Lara : Peut-être pas tous les étudiants, mais je crois que cette mesure a été très importante. Au début de l’année, on avait la possibilité d'accueillir les premières années, les primo-entrants pour lesquels on avait effectivement des craintes sur leur décrochage et qu'il était impératif de pouvoir accueillir en plus petits groupes. Les facultés s’en sont saisies de différentes manières, en fonction des disciplines. Effectivement, cela a été proposé à 100% des étudiants et donc vous avez 20% des jauges qui fréquentent l'université. Ils ont en plus des TP. Mais on a d'autres situations qui sont beaucoup plus difficiles parce que les cours étaient complètement à distance, parce que les étudiants ont lâché leur logement.

ll y a des étudiants aujourd'hui dont vous n'avez plus de nouvelles qui ont décroché ?

Oui, il y en a. Il y a un décrochage souvent entre les deux semestres. La Conférence des présidents d'université a fait une enquête. On n'a pas eu l'impression qu'il y a eu un décrochage massif. Cela se compte, en présence aux examens, à plus de 90%.

"On a plutôt l'impression que les étudiants se sont accrochés et n'ont pas décroché."

Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’université

à franceinfo

Ensuite, il faut voir qu'elle est la réussite des examens, ce qui est différent. Mais distanciel ou présentiel, globalement, on va dire que c'est comparable par rapport à l'année d'avant. Donc, sur cet indicateur, on n'a pas de décrochage.

Mais est-ce que le niveau des étudiants a baissé ?

Bien évidemment, c'est la question la plus importante. Quand on regarde la réussite en première année, c'est peut-être là où on a porté l'effort le plus important. Il y a des petites variations. On ne va pas dire qu'il n'y a pas de diminution de la réussite. La France entière subit la crise. Pourquoi voulez-vous que l’enseignement supérieur ne la subisse pas. Mais ces différences sont minimes parce qu'il y a eu un effort majeur auprès des premières années. Chez les autres, il y a plus de différences. Il y a un peu moins de réussite en deuxième année. Et surtout, ce qui est très intéressant et important pour nous, en deuxième année de master à la fin du diplôme, on a un petit décalage au premier semestre. Ce qui veut dire que l'exigence est là. Ce que l'on entend ou dit dans la presse, "on va donner les diplômes", "ce sont des diplomes galvaudés", "on va être complaisant"... Ce que vous verrez c'est que les pourcentages de réussite en master évidemment sont moins bons. Ces diplômes vont avoir une valeur particulière.

Que dites-vous au gouvernement ? Ne nous reconfinez pas ? Il faut à tout prix sauver l’année universitaire ?

Je dis au gouvernement, il faut sauver cette année scolaire. Et c'est pour ça qu'on avait demandé ces mesures. Ce dont je vous parle, c'est la comparaison du premier semestre de cette année par rapport au premier semestre de l'année d'avant, avec ou sans crise. Maintenant, on a un deuxième semestre pour essayer de rattraper les choses, d'accompagner cette réussite. On est en train de voir les effets de la crise, la situation sanitaire en Île-de-France, une situation sanitaire aussi très hétérogène dans le pays.

"Un nouveau confinement serait catastrophique."

Manuel Tunon de Lara

à franceinfo

Vous avez vu l'impact sur la santé mentale des étudiants. Il ne faudrait pas que l'impact sur la santé mentale soit supérieur à l'impact de la crise sanitaire.

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