Le collège Youri-Gagarine de Trappes, en banlieue parisienne, accueille 450 élèves d'origine modeste qui cumulent les difficultés - "elles s'ajoutent, ne s'annulent jamais", fait remarquer le principal, Jean-Christophe Bergeron. Précarité sociale plus problèmes économiques plus soucis familiaux égalent souvent échec scolaire...Pour combattre le décrochage, on fait du sur-mesure : en sixième, on revoit les fondamentaux en petits groupes. Laurence Contamain, enseignante d'appui, prend en main tous les élèves qui lisent moins de 90 mots à la minute - ils sont à peu près 25 %. En huit séances, leur vitesse de lecture va passer à 115 voire 120 mots/minute.Les règles, l'équipe enseignante les répète inlassablement. Cette prof d’histoire a grandi à Trappes et ce collège était le sien, alors question discipline, elle gère. Ses élèves collés "pour l'ensemble de leur oeuvre : comportement et travail" ne se font pas remarquer... Ramatta Toumaré connaît par cœur ces jeunes, elle manie leurs codes, elle a "les mêmes expressions à l'extérieur" : "Une petite vanne suffit à cadrer les choses, et puis je suis tranquille."Jean-Christophe Bergeron a quitté un internat d'excellence pour ce collège compliqué - un choix délibéré. Le principal et son équipe sont tous volontaires pour que l'égalité des chances ne soit pas un vain mot.