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Seine-Saint-Denis : un syndicat d'enseignants organise une formation "en non-mixité", le ministre va porter plainte

Jean-Michel Blanquer juge l'expression "scandaleuse". Il estime qu'elle "ne peut avoir sa place dans l'Education nationale".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 8 novembre 2017. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Une initiative de Sud Education 93 qui n'est pas du goût du ministre de l'Education nationale. Le syndicat a convié les enseignants, sur son site, à participer, mi-décembre, à un stage de deux jours intitulé "Au croisement des oppressions. Où en est-on de l'antiracisme à l'école ?". Dans la série d'ateliers organisés, deux se dérouleront en "non-mixité", selon le programme qui affiche déjà complet. Jean-Michel Blanquer a annoncé, mardi 21 novembre, qu'il allait porter plainte pour "diffamation à l'encontre de Sud Education 93".

Les groupes en non-mixité peuvent être réservés à des personnes "racisées" (qui s'estiment victimes de préjugés ou de discrimination racistes en raison de leur origine), ou à des personnes se réclamant du genre féminin ou du genre masculin. L'expression "non-mixité" a aussitôt provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

"La stupéfaction" de SOS Racisme

"L'expression-même utilisée est absolument scandaleuse, elle ne peut avoir sa place dans l'Education nationale", a déclaré Jean-Michel Blanquer devant l'Assemblée nationale, en réponse à la députée LREM Cécile Rilhac, qui avait fustigé cette expression dans les mêmes termes. "C'est pourquoi, puisque ce syndicat a décidé de parler de racisme d'Etat, j'ai décidé de porter plainte pour diffamation à l'encontre de Sud Education 93", a-t-il ajouté. Le ministre avait déjà réagi dans un tweet lundi condamnant "avec fermeté le projet d'une réunion syndicale triant les membres sur la base de leur origine".

Dans un communiqué, Sud Education 93 note que le stage est annoncé sur le site depuis la mi-octobre, "sans avoir suscité la moindre réaction" et dénonce la référence à un "tri des origines" dans la bouche du ministre. Le syndicat, minoritaire dans l'Education nationale, indique qu'un dépôt de plainte "est en cours" concernant des insultes téléphoniques reçues ces derniers jours.

SOS racisme a pour sa part exprimé dans un communiqué sa "stupéfaction" devant l'inititiative du syndicat, qui ne correspond "en rien à une dynamique antiraciste fondée, tout au contraire, sur le vivre ensemble et la rencontre".

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