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Seine-Saint-Denis : des professeurs en grève contre l'arrivée d'un ancien gendarme au poste de proviseur adjoint

Les enseignants et les élèves protestent contre ce qu'ils appellent "un symbole fort", qui ne correspond pas à leurs réels besoins, selon eux.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le lycée Maurice Utrillo, le 10 avril 2018. (LP/ JEAN NICHOLAS GUILLO / MAXPPP)

Les professeurs du lycée Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis) sont en grève, lundi 5 novembre, poir dénoncer la prise de fonction d'un nouveau proviseur adjoint. Il a été recruté directement dans la gendarmerie pour s'occuper spécifiquement des questions de sécurité, rapporte France Bleu Paris. Ancien chef d'escadron de la gendarmerie en Normandie, il a pour mission de dialoguer avec la police et les institutions locales. Il ne sera plus gendarme s'il reste proviseur, indique la gendarmerie nationale, en précisant qu'il souhaite quitter la gendarmerie, et est pour le moment en détachement.

"Est-ce qu'il sait vraiment ce que c'est que d'être dans une zone d'éducation prioritaire ? Est-ce qu'il sait ce que c'est que d'avoir des contacts avec les élèves ?", s'inquiète Mickael, élève en terminale scientifique. Les jeunes soutiennent le mouvement de leurs professeurs.

Un "symbole fort", qui ne paraît "pas du tout adapté"

Au printemps, le lycée avait déjà connu une grève, après l'agression d'un élève au marteau devant l'établissement. Mais pour les profs et les élèves, cette nomination par le rectorat est une mauvaise réponse, soutient Aslem, en terminale lui aussi : "C'est un proviseur adjoint supplémentaire, on n'en a pas vraiment besoin, c'est plus de personnel dont en a besoin, des surveillants, du personnel d'administration pour aider les secrétaires, des CPE aussi. On a des surveillants, mais ils sont en difficulté et ils ne sont pas très nombreux".

Il y a plein d'autres choses à faire plutôt que de renforcer la police dans le lycée.

Martial Chaffraix, enseignant

Martial Chaffraix, qui enseigne la physique-chimie, a l'impression que son lycée est un laboratoire : "La présence d'un gendarme dans l'établissement, c'est quand même un symbole fort, c'est un signal qui ne nous paraît pas du tout adapté, pour les familles, les élèves et les profs, qui ne demandent pas cela."

Ces arguments ne sont pas entendus par le rectorat, qui assume ce choix et le passé de gendarme du nouveau provisoire adjoint. "C'est une plus-value", défend le rectorat. L'ex-gendarme aura en charge tout le nord de la Seine-Saint-Denis, où plusieurs établissements ont connu des faits de violences.

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