Rythmes scolaires : les opposants mobilisent à nouveau
Samedi,
à 15 heures, Christian Schoettl, le maire centriste de Janvry dans l'Essonne,
un petit village de 630 habitants, ira manifester devant le palais du
Luxembourg à Paris avec les parents d'élèves de sa commune et soixante-dix
animaux, des dromadaires, des lamas, des moutons. Pour l'image, et pour amuser
les enfants.
Il a
déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre ce décret et il en demande
l'abrogation, pour les enfants, toujours. Selon ce maire qui ne veut surtout
pas être "récupéré " par
l'UMP, "monsieur Peillon est en train
de chanter, 'tout va très bien madame la marquise '", "mais non, tout ne va pas très bien, c'est le
vent de la déroute qui souffle ", s'exclame-t-il. Il avoue recevoir
chaque jour une dizaine de coups de fil d'élus curieux de savoir comment ils
pourraient échapper à cette réforme. Selon lui, "près de 2500 maires ont déjà délibéré pour ne pas appliquer le décret ".
De son côté, le ministère de l'Education recense un peu moins de 700 communes
réfractaires.
Des
ténors de l'UMP mais pas seulement
Parmi
ces dissidents, il y a quelques barons de l'UMP comme Christian Estrosi à Nice
ou Patrick Balkany, à Levallois, mais la plupart sont des maires ruraux de
droite ou sans étiquette. A gauche, les maires appliqueront la réforme, mais
certains restent gênés par cette réforme comme le maire PS de Lyon qui demandera
une contribution financière aux parents d'élèves pour les activités
périscolaires.
Des "gilets jaunes" surtout actifs sur les réseaux sociaux
De
son côté, l'association des "Gilets jaunes", qui regroupe des parents d'élèves et
qui appelle également à manifester samedi à Paris, revendique 50.000 soutiens
sur sa page Facebook. C'est un mouvement spontané de parents qui "demandent une autre réforme ". Le
foyer de la contestation est à Ris-Orangis dans l'Essonne. La réforme des
rythmes scolaires est déjà appliquée dans cette commune et elle suscite
quelques mécontentements. "On a connu
des problèmes de sécurité ", explique Magali Martinelli, l'une des
porte-parole des "Gilets jaunes". "Cette
réforme est inégalitaire, l'éducation n'est plus nationale, elle devient
municipale ", conteste-t-elle.
Le
ministère reste très confiant
Sont-ils
les derniers hussards à refuser une réforme qui est déjà bien ancrée ?
Selon l'association des maires de France, le bilan de cette réforme est positif
dans 80% des communes qui l'ont déjà appliquée. Au ministère de l'Education, on
affiche donc un certain satisfecit, et une grande confiance pour la prochaine
rentrée, même si on souligne qu'il faut continuer à "accompagner les 4% de communes où il y a des difficultés ",
selon Jean-Paul Delahaye, le directeur général de l'enseignement scolaire.
Mais
le principal syndicat d'enseignants du premier degré, le Snuipp, est plus
mitigé. "Tout n'est pas réglé ",
tempère Sébastien Sihr, son secrétaire général, "un conseil d'école sur deux n'a pas été écouté pour organiser les
nouveaux rythmes scolaires dans la commune ", regrette-t-il. Et globalement, cette réforme des rythmes scolaires reste en
travers de la gorge de la majorité des enseignants selon leur principal
syndicat, ils estiment que cette loi n'était pas la priorité.
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