Rythmes scolaires : l'heure d'un premier bilan
L'an dernier, une commune sur cinq appliquait cette réforme. Depuis le 2 septembre, toutes les communes ont dû rentrer dans le rang. C'est donc très nouveau pour les enseignants, les parents et les élus et ces changements – étaler la semaine de classe sur cinq jours – n'ont pas été simples à mettre en place.
Si dans l'ensemble, toutes les communes appliquent cette réforme – avec plus ou moins d'enthousiasme, quelques-unes, principalement UMP, continuent même de résister. Elles ont mis la tête dans le sable, elles ne se sont donc pas préparées et sans surprise cela ne se passe pas bien.
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Quelques communes réticentes
C'est le cas à Elancourt dans les Yvelines. Le maire applique cette réforme a minima et il a créé des comités de vigilance dans les écoles pour permettre aux enseignants, aux parents, et aux animateurs d'échanger.
"Le bien-fondé de cette réforme était de mettre en place des activités construites et pour l'instant on n'en a pas ", explique la directrice de la Villedieu à Elancourt. "On malmène nos élèves et ça empiète sur la pédagogie et le travail scolaire ", détaille-t-elle.
Dans cette école, les enfants ont un quart d'heure seulement d'activités à midi et une demi-heure le soir. Et cela ne fonctionne pas. Le résultat du comité de vigilance est sans appel : il faut regrouper les activités sur des moments plus longs d'au moins trois-quarts d'heure ou une heure et demie. La mairie y réfléchit.
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L'avis des enseignants
Globalement, les enseignants estiment que le travail le mercredi matin est positif. "C'est une bonne matinée d'école et plus personne dans l'école ne remet en cause cette matinée du mercredi martin au niveau du travail scolaire ", explique un directeur d'une école élémentaire à Paris.
Mais il nuance : "Il y a des difficultés à d'autres moments. On a remarqué que le jeudi est plus difficile. Les enfants ont des problèmes de concentration et plus particulièrement depuis la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. "
Dans cette école les enseignants se sont donc adaptés. Ils ont modifié leur emploi du temps en fonction de la fatigue des enfants le jeudi après-midi. Ils profitent notamment de leur concentration le matin pour les matières fondamentales et tentent des activités plus manuelles en fin d'après-midi.
Le bilan du ministère de l'Éducation nationale
Si le discours reste centré sur le mercredi matin – l'essentiel ce sont les cinq matinées de classe – le gouvernement commence à faire pression sur les communes qui n'organisent pas d'activités.
L'État verse une aide de 50 euros par an et par enfant qui pourrait être suspendue pour l'année 2015-2016 si elle n'est pas utilisée pour de véritables activités.
C'est d'ailleurs tout le problème. Celle des inégalités entre communes accentuées par la réforme. Pour un syndicat, cette "diversité rime avec inégalité ", le gouvernement devra donc être vigilant dans les prochains mois. D'ailleurs, l'association des maires de France continue de demander la pérennisation des aides de l'Etat.
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