Richard Descoings, le directeur de Sciences Po Paris, est mort

La police de New York a ouvert une enquête après la mort de Richard Descoings. Son corps a été retrouvé à la mi-journée dans
sa chambre d'hôtel à New York. Le directeur de Sciences Po Paris, âgé de 53
ans, se trouvait aux Etats-Unis pour représenter l'Europe dans une réunion des
grands leaders d'universités, le"Global Colloquium of University Présidents" . Une réunion
placée sous l'égide du secrétaire général des Nations unies.

Ce sont les participants à cette conférence, inquiets de ne pas voir arriver Richard Descoings, qui ont prévenu l'hôtel. Selon le commissaire adjoint Paul Browne, "l'hôtel a vérifié. A 9 heures il dormait, a 13 heures il a été retrouvé mort nu sur son lit" . "Sa chambre était en désordre" , explique le commissaire adjoint, avant que la police de New York n'explique que le désordre était dû aux secours venus le ranimer. 

En 16 ans et quatre mandats, Richard Descoings avait
profondément modifié Sciences Po. Médiatique directeur de l'Institut d'études
politiques (IEP) de Paris, il avait engagé depuis dix ans un processus d'ouverture
à la diversité. Il avait notamment lancé "les conventions ZEP" .

Sous son impulsion,
la prestigieuse école s'est ouverte à des élèves de familles pauvres, aux
étudiants étrangers, six campus ont été créés en
province. Il avait également décidé d'une hausse des droits d'inscription
tempérée par des bourses.

"Un homme de passion et de vision" , pour Laurent Wauquiez

Jean-Claude
Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et
Michel Pébereau, président du conseil de direction de l'IEP, ont exprimé leur "profonde
tristesse" dans un communiqué et adressé "leurs plus sincères condoléances,
en leur nom et aux noms des étudiants, enseignants et personnels de Sciences Po,
à sa femme et à sa famille".

Dans la nuit, Nicolas Sarkozy a rendu hommage "à un grand serviteur de l'État qui aura consacré toute sa vie à la cause qu'il s'était choisie et dont rien ne l'avait détourné : l'éducation".

Laurent Wauquiez, le ministre de l'enseignement supérieur, a aussi fait part de "sa grande tristesse" . "C'était un homme de passion et de vision et c'était mon ami" , a précisé le ministre dans un communiqué. 

Ces derniers mois, Richard Descoings avait été critiqué pour la suppression de l'épreuve de culture générale au concours d'entrée et pour son salaire et sa prime variable. Il s'en était longuement expliqué dans un article publié dans le quotidien Libération.