Reportage "Il était très attaché aux gens d'ici" : dans le Beaujolais, où Bernard Pivot a grandi, les habitants partagent leurs souvenirs de l'homme de lettres

Le célèbre écrivain et animateur, mort lundi, revenait régulièrement dans le Beaujolais où il avait passé une partie de son enfance.
Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L’école Bernard Pivot à Vaux-en -Beaujolais. (MATHILDE IMBERTY / RADIOFRANCE)

Bernard Pivot est mort lundi 6 mai. Le Lyonnais d’origine, né dans la capitale des Gaules de parents épiciers, était resté très lié au Beaujolais. En particulier au nord de Lyon, les terres maternelles, où il s’était réfugié enfant pendant la guerre et où il revenait régulièrement, notamment à Quincié-en-Beaujolais.

"On le croisait à la boulangerie, partout, en toute simplicité. Et ici aussi." Ici, c'est la bibliothèque Bernard Pivot dont se charge Christelle Santailler : "C'est d'ailleurs, sous son impulsion à lui, qu'une bibliothèque a été créée ici. C'était en 1988 et il y avait très peu de petites bibliothèques de village. Et c'est vrai que très vite, elle a attiré énormément de monde de par la qualité des dons. On a quelques livres avec des annotations, des petites ratures..."

Une école à son nom et des amitiés fidèles

Des livres donnés par le journaliste. Deux fois par an, le maire Daniel Michaux monte à Paris pour les récupérer. "Les éditeurs lui envoyaient beaucoup de livres. Donc forcément, il en réservait une part pour alimenter la bibliothèque de Quincié, puisqu'il était à l'école à Quncié-en-Beaujolais durant la Seconde Guerre mondiale. Il avait des amis qu'il a gardés durant toute sa vie. Et il était très attaché au village, au Beaujolais, aux gens d'ici", assure l'élu.

"Chaque fois que je le rencontrais à Paris chez lui, il me questionnait sur la vie du village, les associations, le résultat du Beaujolais basket. Et puis il donnait son nom à une cuvée Bernard Pivot Quincié Beaujolais Village."

Daniel Michaux, maire de Quincié-en-Beaujolais

à franceinfo

À une dizaine de kilomètres, à Vaux-en-Beaujolais, il y a l'école Bernard Pivot. "C'est quelqu'un qui a fait beaucoup de dictées et il a inauguré l'école", raconte un élève. En 2013, l'enfant du pays inaugure l'école en lisant dans la cour une dictée écrite pour l'occasion. Jean-Charles Perrin, le maire de Vaux-en-Beaujolais, se souvient. "Le 22 juin 2013, jour de l'inauguration, il y avait 200 à 250 personnes dans l'école avec des tables et Bernard Pivot qui fait la dictée. C'était un très bon souvenir. Un personnage passionnant, quelqu'un de très simple, j'ai vraiment apprécié cette rencontre", assure l'édile.

La dictée est aujourd'hui affichée dans l'entrée de l'école."Pas très facile par contre", sourit Sébastien Rizzo, le directeur de l'école, avant de lire le texte : "Il était une fois un jeune écrivain qui publiait sans succès des livres tristes. Il vivait dans une ville grisâtre et polluée. Il commençait à dépérir quand il reçut d'un notaire l'annonce qu'il héritait, d'une aïeule, une propriété à Vaux-en-Beaujolais (...). Quand il sera vieux, il écrira des mémoires très fruitées. Bernard Pivot." Dans les prochains jours, les élèves plancheront sur ce texte. C'est ce qu'a prévu le directeur en guise d'hommage à Bernard Pivot.

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