Rentrée scolaire : certains enseignants dénoncent les usages parfois abusifs de Pronote

Comme l’an dernier, quelques voix s’élèvent en cette rentrée scolaire pour dénoncer le côté parfois envahissant des outils numériques comme Klassly, Educartable ou Pronote qui permettent à tout moment de consulter cours, devoir à faire, notes ou même d’écrire aux enseignants.
Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pronote (illustration). (BOYER CLAUDE / MAXPPP)

Boris enseigne en CM2 dans une cité de Seine-et-Marne et depuis quelques années, il utilise au maximum Educartable, un logiciel qui prépare les futurs collégiens et leur famille aux environnements numériques. Et il n’y voit que des avantages : "Je l’utilise de plus en plus pour les devoirs. J’y rentre mes notes maintenant et ils peuvent les avoir en temps réel quand c’est corrigé. On y rentre des photos, des petits moments de vie. Si un élève est absent, on met les leçons en ligne aussi vite qu’on les a faites. C’est vraiment un plus. La balance est ultra-positive."

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Mieux communiquer avec les parents et les impliquer dans la vie scolaire, c’est aussi l’objectif de Pronote. Or, il est parfois rempli au-delà du raisonnable, ont constaté plusieurs enseignants, comme Louis, professeur de collège dans la Moselle.

"On met une mauvaise note sur Pronote à un élève et, des fois, une minute plus tard, on a un message des parents qui veulent qu’on explique la note."

Louis, professeur de collège

à franceinfo

"Il y a des parents accros qui sont beaucoup dessus parce qu’ils ont accès tout de suite à toutes les informations sur la scolarité de leurs enfants", poursuit Louis.

Les parents réclament aussi un droit à la déconnexion

Côté parents aussi, on trouve parfois l’outil un peu intrusif quand des enseignants demandent des devoirs pendant le week-end ou en soirée. Pour Grégoire, président de la Fédération de parents d’élèves FCPE, il faudrait définir des règles qui assurent le droit à la déconnexion, "par exemple, se dire que le vendredi à 18 heures, on arrête de publier jusqu’au lundi matin 9 heures. Des règles très simples, de bons sens, mais qui peuvent vraiment permettre d’apaiser la perception que les parents ont des enseignants, et les enseignants des parents comme des élèves."

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Quant aux principaux intéressés, les élèves, Ponote semble faire simplement partie de leur vie quotidienne. "Sur Pronote, je regarde mes notes et rien d’autres", confie cette jeune fille. "J’aime bien, ça ne me dérange pas, confie sa camarade. Je regarde mon agenda, c’est cool". "Je regarde souvent mes devoirs et surtout les notes. Enfin, des fois", explique un jeune garçon. Plusieurs affirment que, de toute façon, leurs parents ne regardent pas. Une élève de Première conclut ainsi : "Ce n’est pas Pronote qui est stressant, c’est plutôt le lycée".

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