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Réforme du collège : les enseignants appelés à la grève

Jusqu'à présent, la bataille des mots était restée confinée au champ politique, la droite disant tout le mal qu'elle pense de la réforme du collège portée par la ministre de l'Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem. Ce mardi, c'est au tour des professeurs de se mobiliser et de montrer leur mécontentement. Sept syndicats appellent à la grève.
Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le 3 février dernier, les enseignants réclamaient plus de moyens pour l'Education © Samuel Boivin)

C'est un petit événement dans le monde de l'éducation : les enseignants s'apprêtent à se mettre en grève contre une réforme portée par la gauche, et avec le soutien des partis de droite. Le Snes-FSU, premier syndicat du secteur, est vent debout contre ce projet.

"Une réforme imposée" Roland Hubert, Snes-FSU

Comme la plupart des autres organisations syndicales du public, le Snes dénonce les principales mesures de la réforme de Najat Vallaud-Belkacem : l'autonomie accrue accordée aux collèges, qui centraliserait dangereusement le pouvoir des chefs d'établissements, les enseignements interdisciplinaires, ou encore la fin des classes bi-langues anglais - allemand et des options langues anciennes telles que le latin ou le grec.

Le co-secrétaire général du syndicat Roland Hubert dénonce ainsi "une réforme imposée , sans discussion" au préalable, et qui ne fera que compliquer la tache des professeurs.

"Dans neuf cas sur dix, ces mesures ne fonctionneront pas" Roland Hubert, Snes-FSU

Reste à savoir quelle sera l'ampleur de la mobilisation, car les professeurs sont gênés aux entournures. Ils ne souhaitent pas donner d'arguments à la droite, en combattant sur un même texte. Mais le fait est que la colère est bien là, même si les mots sont choisis. Frédérique Rolet, la porte-parole du Snes évoque des "discussions ratées" avec la ministre de tutelle, et le risque de provoquer de "nouvelles inégalités" , à l'opposé de l'ambition de la réforme.

"On risque d'arriver à un accroissement des inégalités" Frédérique Rolet, porte-parole du Snes-FSU

A noter que la réforme des collèges est plutôt bien accueillie par les syndicats majoritaires du privé, où elle s'appliquera également.

En attendant, face aux critiques venues de l'UMP et du Front National, le gouvernement tient bon. Cette réforme du collège, c'est une réforme qui va permettre "l'école pour tous" , et "pas seulement pour certains" , selon le premier ministre Manuel Valls.

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