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Réforme du bac : une note de l'inspection générale de l'Éducation nationale "confirme ce qu'on pointait depuis un an et demi"

Pour Alexis Torchet, le secrétaire national du SGEN-CFDT, cela montre "les difficultés d'une mise en œuvre précipitée d'une réforme qui est pourtant une réforme systémique de la scolarité des élèves au lycée".

Article rédigé par franceinfo
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Alexis Torchet en janvier 2020.  (THIERRY GACHON / PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP)

Des inspecteurs généraux de l'Éducation nationale ont expliqué dans une note que la réforme du bac pourrait amener à un appauvrissement de l'offre de cours. "Cette note confirme ce qu'on pointait depuis un an et demi", a estimé vendredi 28 février sur franceinfo Alexis Torchet, le secrétaire national du SGEN-CFDT.

franceinfo : Est-ce que vous craignez que des matières soient délaissées ?

Alexis Torchet : "La réforme telle qu'elle a été pensée, qui était fondée sur le libre choix des élèves, avait vocation à permettre d'ouvrir des groupes pour répondre aux demandes des élèves. Or, on sait que les dotations horaires des établissements vont être contraintes, avec des suppressions de postes en lycée. Finalement, c'est la logique inverse qui va s'installer, c'est-à-dire des horaires plus contraints, qui vont également contraindre le choix des élèves. Ça va à l'encontre de l'esprit même de la réforme cette situation. Il y a toujours le risque de voir des options sacrifiées pour des questions de moyens. Pour les chefs d'établissement, la difficulté, c'est de conserver des postes, maintenir des équilibres qui sont précaires."

Allez-vous devoir travailler avec moins de moyens ?

"On a les chiffres, avec des réductions de postes en lycée, peut-être moins importante que ce qu'on a pu connaître sous le mandat de Nicolas Sarkozy, mais des réductions qui sont contraires à l'esprit de la réforme."

Etes-vous d'accord avec la note qui dit que les E3C (épreuves de contrôle continu du baccalauréat) se font au détriment de la formation ?

"Tout à fait. Il faut savoir que cette note a été rédigée en fonction d'enquêtes qui ont eu lieu avant la première passation des E3C, qui se sont déroulées de manière très chaotique. Cette note disait qu'on avait voulu avec les E3C concilier deux logiques qui n'étaient pas conciliables. D'une part la logique de contrôle continu - on mesure les progrès au long court des élèves - avec la logique de l'examen, c'est-à-dire une épreuve ponctuelle avec une forme de solennité, d'anonymisation, les convocations, le croisement des copies etc. Ce que pointait l'Inspection générale, c'est que là, il y avait un point de tension, un point de difficulté. Cette difficulté s'est traduite par tous les problèmes qu'on a pu observer dans le courant du mois de janvier."

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